Une bande criminelle avait enlevé 16 marins d’un navire marchand dans le golfe de Guinée et les détenait près de la plage de Takwa Bay (Nigeria). Des commandos du service de bateaux spéciaux de la Marine de guerre nigériane ont couvert le repaire des ravisseurs, puis ils y sont entrés.
Bientôt, des coups de feu ont retentit.
« Déposez vos armes ! » a crié trois fois un marin nigérian. « Tombez au sol ! »
En quelques moments, les commandos ont secouru l’équipage et démantelé le camp des ravisseurs. Le sauvetage simulé complexe faisait partie de Crocodile Lift 2025, exercice de sécurité maritime conjoint organisé avec la Marine de guerre française à la base navale Apapa de Lagos. L’exercice anti-piraterie a duré quatre jours et a pris fin le 10 octobre.
La France a déployé un porte-hélicoptères de classe Mistral avec une péniche de débarquement, des soldats et du ravitaillement. Un navire d’assaut amphibie français de 21.500 tonnes a servi de centre de commandement.
Pendant Crocodile Lift, la Marine nigériane a contribué cinq navires de guerre, un char conçu pour les débarquements de plage amphibies, un vaisseau patrouilleur côtier et deux hélicoptères. L’exercice a inclus des débarquements tactiques sur les plages, des exercices de descente en rappel depuis les hélicoptères et des procédures d’évacuation médicale. Son but était de développer les capacités des marines pour dissuader la piraterie, les vols en mer, le détournement du pétrole, la traite humaine et la pêche illégale.
Le contre-amiral Ifeanyi Okpala de la Marine nigériane a mis en lumière le souhait de la Marine pour travailler avec les partenaires internationaux afin d’assurer la sécurité maritime.
Il a déclaré dans un reportage du site d’actualité nigérian This Day Live : « Cet exercice renforce non seulement nos capacités opérationnelles mais aussi notre engagement pour sécuriser l’environnement maritime en partenariat avec les alliés internationaux. C’est une étape cruciale pour améliorer notre interopérabilité, en particulier pour affronter les menaces complexes du golfe de Guinée. »
Le colonel Benjamin Brunet, commandant du groupe de débarquement français, a décrit l’exercice comme un moyen pratique de mettre à l’essai le matériel opérationnel avancé dans des conditions maritimes réelles.
Il a déclaré dans le reportage de This Day Live : « C’est une excellente opportunité de nous entraîner ensemble, de déployer de nouveaux véhicules et d’améliorer la coopération avec un partenaire puissant comme le Nigeria. Cet exercice reflète la coordination robuste entre la marine et l’armée, et démontre notre engagement commun envers la paix et la sécurité dans le golfe de Guinée. »
Le contre-amiral Monday Unrhiere de la Marine nigériane a déclaré que l’exercice annuel renforçait la capacité de la Marine pour conduire des débarquements amphibies et des opérations de combat tout en tirant profit de la coopération inter-agences.
Il a déclaré dans un reportage de la chaîne nigériane Channels Television : « Souvenez-vous qu’en 2022 le Bureau maritime international a retiré le Nigeria de sa liste de pays sujets à la piraterie. Je suis heureux de dire que, trois ans plus tard, la Marine nigériane maintient à ce jour le nombre d’incidents de piraterie à zéro. »
L’Administration et agence de sécurité maritime du Nigeria (NIMASA), qui œuvre pour renforcer la coopération civilo-militaire en matière de gouvernance maritime, a aussi participé à l’exercice. Arsenio Domínguez, secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), était à Lagos quelques jours avant le commencement de Crocodile Lift 2025 et a loué le projet Deep Blue de la NIMASA pour aider à réduire la piraterie dans les eaux nigérianes et le golfe de Guinée.
Il a écrit à la NIMASA dans une lettre du 10 octobre : « Le projet Deep Blue continue à être une réussite majeure, en améliorant considérablement la connaissance du domaine maritime et en contribuant à la sûreté et la sécurité du golfe de Guinée. J’encourage la NIMASA à maintenir son focus sur la durabilité à long terme du projet pour qu’il puisse servir de modèle aux plus vastes structures de sécurité régionales. »
