La cible était une petite embarcation à moteur naviguant sans pavillon et appelée Mashallah, qui avait été placée sous surveillance par les agences internationales anti-drogue. Elle avait échappé à maintes reprises aux tentatives précédentes d’interception dans l’océan Indien occidental.
Le 23 octobre, à environ 630 km de la côte de Mombasa, 15 commandos de la Marine kényane dans des chaloupes provenant du navire patrouilleur Shupavu ont effectué avec succès une opération de visite, abordage, fouille et saisie. Deux jours plus tard, après avoir escorté le Mashallah au port de Mombasa sous surveillance armée, les autorités ont saisi 769 sachets de méthamphétamine d’un total de 1.024 kg et d’une valeur de 63 millions de dollars.
Le brigadier Sankale Kiswa, commandant adjoint de la Marine kényane, a déclaré aux médias le 25 octobre : « C’est un grand succès pour les équipes de sécurité kényanes. Il a été réalisé avec la coopération d’autres partenaires régionaux qui ont fourni des informations précieuses sur les mouvements de l’embarcation suspecte. »
L’opération Bahari Safi, ou « mers propres » en langue swahilie, a enregistré la deuxième plus grande saisie de stupéfiants dans l’histoire du Kenya. Toutes les parties ont loué ce triomphe de la collaboration entre de multiples agences de sécurité, des organismes régionaux et des partenaires internationaux.

L’opération a commencé lorsque le service de la Police nationale a reçu des renseignements sur une embarcation suspecte naviguant dans les eaux kényanes. Elle s’est transformée en opération conjointe entre la Marine du Kenya, la Garde côtière, la direction des investigations criminelles (DCI), l’unité antistupéfiants et l’Autorité nationale pour la campagne contre l’abus de l’alcool et des drogues.
Interpol and et le service des investigations criminelles de la Marine des États-Unis ont fourni et coordonné le soutien opérationnel avec le Centre des opérations maritimes du Kenya, lequel a aussi œuvré avec deux agences maritimes régionales : le Centre régional des opérations de coordination des Seychelles et le Centre régional de fusion des informations maritimes de Madagascar.
« Nous demeurons fermement résolus à renforcer la coopération inter-agences, améliorer la sécurité maritime et frontalière et consolider les partenariats avec nos alliés régionaux et mondiaux pour combattre la production, le transport et le financement des substances illicites », a déclaré le secrétaire de cabinet à l’Intérieur Kipchumba Murkomen.
Les 15 commandos de la Marine font partie de l’unité des bateaux spéciaux (SBU) de l’escadre des opérations spéciales de la Marine kényane, qui utilise des vaisseaux fournis par les États-Unis et a œuvré à maintes reprises avec le Corps des fusiliers marins des États-Unis sur l’interdiction en mer et l’abordage des navires, entre autres tâches liées à la sécurité maritime.
La Marine kényane a travaillé exhaustivement avec les fusiliers marins des États-Unis sur la formation en matière d’interdiction en mer. La SBU a été lancée depuis le Shupavu avec des bateaux fournis par les États-Unis.
Le Kenya devient un centre de transit crucial pour les trafiquants de drogue mondiaux qui transportent la cocaïne, l’héroïne et la méthamphétamine à travers l’Afrique orientale et australe. La méthamphétamine, stimulant synthétique dangereux qui est de plus en plus disponible, devient la plus grande menace de drogue dans la région, selon un rapport publié en juin par la Commission d’Afrique orientale et australe sur les drogues. Une analyse médico-légale conduite par des chimistes du gouvernement kényan indique que la méthamphétamine saisie a un degré de pureté de 98 %. La police a inculpé six ressortissants iraniens pour trafic de drogue.
Le directeur de la DCI Mohamed Amin a déclaré que l’unité antistupéfiants du Kenya enquête sur l’origine et la destination de la drogue.
« La destination était certainement quelque part dans cette région », a-t-il dit aux médias dans le port de Mombasa le 25 octobre. Selon lui, le Kenya affronte une crise croissante concernant les drogues synthétiques, en particulier sur le littoral où des centaines de toxicomanes souffrent d’addiction à la méthamphétamine et l’héroïne.
« C’est un énorme succès dans notre lutte contre le trafic de drogue et les autres formes de crime organisé dans la région et sur le continent. L’opération démontre l’engagement de nos agences de mise en application des lois pour combattre les stupéfiants et assurer la sécurité du pays. Elle démontre aussi l’engagement de notre équipe de la Marine kényane envers la sécurité maritime. »
