L’Afrique australe, toujours en proie à plusieurs maladies infectieuses graves telles que le choléra, la fièvre d’Ebola et la variole simienne, a récemment réceptionné un équipement qui va « changer la donne » dans la lutte pour la prévention et le contrôle des épidémies.
Dans le cadre d’un partenariat civilo-militaire, l’institut national de santé publique de Zambie a reçu trois laboratoires mobiles de détection des maladies à la fin septembre, livrés par l’Office de l’administrateur de la santé de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) et l’ambassade des États-Unis à Lusaka.
Dans une déclaration du 26 septembre, les responsables l’ont appelé « un renforcement important de la sécurité sanitaire régionale » et ont dit que les nouvelles installations et le nouveau matériel seraient « positionnés pour moderniser la réponse aux épidémies de maladie infectieuse dans neuf pays d’Afrique australe : Zambie, République démocratique du Congo, Angola, Namibie, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Malawi et Tanzanie. »
On anticipe que les laboratoires amélioreront considérablement le temps de réponse et les capacités régionales d’ensemble pour combattre des épidémies potentiellement dévastatrices telles que les fièvres hémorragiques provoquées par les virus d’Ebola et de Lassa, et les virus Lujo et Marburg, ainsi que des infections zoonotiques mortelles telles que la maladie du charbon, la brucellose et la grippe aviaire.
Le Dr Kennedy Lishimpi, secrétaire permanent du ministère zambien de la Santé, déclare : « La possibilité d’identifier et de confirmer rapidement les maladies infectieuses de façon sécurisée est primordiale pour empêcher la propagation des épidémies. Auparavant, nous faisions souvent du rattrapage, en réagissant à l’épidémie au lieu de la gérer proactivement. Ces laboratoires mobiles de pointe représentent un changement critique de notre stratégie. »
Le conflit armé généralisé dans l’Est de la RDC a exacerbé les crises de santé existantes dans le pays, en incitant les pays voisins tels que l’Angola, la Tanzanie et la Zambie à renforcer leurs mesures d’identification et de prévention.
Le 4 septembre, le ministère de la Santé publique de RDC a déclaré la seizième épidémie d’Ebola dans le pays et l’a liée à 64 cas confirmés ou probables et 43 décès. La variole simienne est endémique en RDC depuis les années 1970 mais une souche virale plus facilement transmissible a provoqué une augmentation dramatique du nombre de cas à partir de janvier 2024. En date du 14 octobre, le ministère a signalé plus de 70.000 cas suspects de variole.
La Zambie est toujours aux prises avec une épidémie de variole simienne qui a commencé en octobre 2024, avec plus de 1.400 cas suspects et trois décès signalés. La maladie s’est propagée dans toutes les dix provinces du pays, le plus grand nombre de cas ayant affecté la capitale de Lusaka. Le Mozambique et la Tanzanie ont constaté des épidémies de variole simienne en 2025, et l’Angola et le Zimbabwe ont aussi enregistré un petit nombre de cas.
Le colonel Michael Cohen, administrateur de la santé d’AFRICOM, déclare que la livraison des trois laboratoires de pointe à la Zambie représente une approche stratégique à la sécurité sanitaire mondiale qui équipe les pays partenaires avec des moyens pour répondre rapidement et efficacement aux crises régionales de santé.
« Cette initiative concerne le développement des capacités ; elle témoigne de l’importance des partenariats multinationaux, dit-il. Les efforts que nous avons déployés au cours des dernières années changent la donne. En investissant dans la sécurité sanitaire de nos partenaires, non seulement pouvons-nous les aider à protéger leur population et leur économie, mais nous les aidons aussi à stopper les épidémies avant qu’elles ne frappent les frontières. »
L’Union européenne a utilisé amplement les laboratoires mobiles depuis l’épidémie du virus d’Ebola d’Afrique de l’Ouest en 2014. Ces labos autonomes, conçus pour le déploiement rapide, sont pleinement opérationnels en deux heures et équipés de 20.000 éléments critiques pour identifier, traiter et signaler les maladies infectieuses. Ils sont aussi conçus pour une autonomie pouvant durer trois semaines.
« Cette capacité réduit considérablement le temps nécessaire pour obtenir des diagnostics critiques, avec des temps d’attente d’un ou deux jours seulement », selon la déclaration du 26 septembre.
Le partenariat civilo-militaire entre la Zambie et l’AFRICOM inclut aussi les animaux et l’agriculture pour soutenir la prévention et l’atténuation des épidémies. Comme beaucoup d’autres pays d’Afrique australe, la Zambie est préoccupée par les zoonoses qui peuvent se transmettre des animaux à l’humain.
Les institutions zambiennes de santé ont collaboré avec l’AFRICOM et l’ambassade des États-Unis pour atteindre les objectifs de sécurité nationale et de réponse aux crises.
Le lieutenant-colonel Matthew Yan, attaché à la Défense de l’ambassade des États-Unis, a déclaré : « Nous nous félicitons de notre partenariat avec l’institut national de santé publique de Zambie sur ce projet afin de développer la capacité de la Zambie pour faire face aux menaces critiques pesant sur la sécurité sanitaire mondiale. La livraison de ces laboratoires mobiles pour tester les maladies infectieuses témoigne du soutien continu du gouvernement des États-Unis au gouvernement zambien dans le domaine de la santé. »