La Conférence internationale des institutions d’ombudsman pour les forces armées (ICOAF) a été tenue pour la première fois en Afrique. Le pays d’accueil était l’Afrique du Sud, seul pays du continent doté d’un ombudsman militaire.
Le fait d’avoir créé l’ombudsman militaire d’Afrique du Sud (SAMO) et de contribuer à la collaboration mondiale sur la prise de responsabilité militaire suscite une grande fierté chez la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), qui concrétise le principe des solutions africaines aux défis de sécurité africains en établissant une opération robuste.
Angie Motshekga, ministre sud-africaine de la Défense et des Vétérans militaires, a ouvert la conférence en réaffirmant l’engagement du gouvernement envers une supervision indépendante des forces armées.
Elle a mis l’accent sur le besoin de poursuivre le dialogue entre les institutions militaires, les bureaux de l’ombudsman et le public, en déclarant que « la transparence et la responsabilisation sont cruciales pour maintenir la confiance dans les forces armées ».
« En œuvrant ensemble, nous créons un réseau de soutien robuste pour les personnes, en particulier celles servant dans nos forces armées qui pourraient faire face à des difficultés liées à leur service. De cette façon, les institutions d’ombudsman ne deviendront pas seulement une source de réparation ; elles agiront aussi comme moyen d’éviter les injustices avant qu’elles ne se produisent. »
Les ombudsmans des institutions et organismes de supervision de plus de 35 pays ont participé à la 17ème ICOAF, tenue dans l’Emperors Palace de Kempton Park près de Johannesbourg du 7 au 9 octobre. L’événement était organisé et accueilli conjointement par le SAMO et le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF).
Les panels de discussion ont abordé plusieurs thèmes, notamment les moyens à employer pour sensibiliser et l’opérationnalisation des efforts de sensibilisation, l’offre d’espaces pour l’échange des meilleures pratiques et des outils, et le rôle des institutions d’ombudsman pour affronter la corruption et les abus de pouvoir au sein des forces armées.
« Beaucoup de gens, en particulier ceux qui font face à des défis liés à la livraison des services publics, ne savent souvent pas à qui s’adresser pour recevoir une assistance ou obtenir un recours, a déclaré la ministre. Dans le secteur de la défense, ceci pourrait faire la différence entre les soldats subissant un traitement injuste et l’établissement d’une enquête équitable et transparente des incidents. »
Le SAMO a été créé en 2012 pour renforcer la prise de responsabilité et l’impartialité dans le secteur de la sécurité. Le bureau conduit des enquêtes sur les plaintes des membres actuels et des anciens membres de la SANDF et du public. Pendant l’année fiscale 2024-2025 ayant pris fin en mars, il a reçu 590 plaintes soumises par des soldats et des civils.
Dans son rapport annuel, l’ombudsman Vusumuzi Masondo, lieutenant-général à la retraite, note une augmentation du nombre de nouvelles plaintes comparé aux années précédentes. « Le bureau a traité 662 plaintes, y compris 590 plaintes nouvelles reçues pendant l’année fiscale et 72 reportées de l’année précédente », a-t-il dit avant la conférence, selon defenceWeb.
Parmi ces 590 plaintes nouvellement reçues, 269 ont été soumises par les membres de la SANDF et ont rapporté des préoccupations sur les conditions de leur service. Le SAMO a reçu 294 plaintes soumises par le public sur le comportement du personnel militaire.
À la conférence, la directrice adjointe du DCAF Béatrice Godefroy a déclaré que les efforts de sensibilisation sont cruciaux pour l’efficacité des institutions d’ombudsman, car les conditions dangereuses peuvent persister silencieusement et saper la confiance au sein de l’armée et du public.
« En tant que DCAF, a-t-elle dit, nous nous sommes engagés à responsabiliser et à habiliter constamment les institutions d’ombudsman pour mettre en œuvre la transformation institutionnelle. Les institutions doivent faire preuve d’impartialité dans leur traitement des plaintes et leur recherche de solutions. »
Le général Masondo convient que la sensibilisation et la prise de conscience devraient être standardisées.
Il a déclaré dans un discours : « L’échec de communiquer efficacement ou d’engager les communautés peut avoir des conséquences profondes et d’une grande portée. Lorsque la sensibilisation est absente, les risques sont souvent mal identifiés et mal abordés. Cela a non seulement le potentiel de nuire aux individus, mais s’accompagne aussi de lourdes charges financières et de réputations endommagées, et pourrait déclencher des sanctions judiciaires. »
