À la suite d’une discussion détaillée lors de la conférence des chefs d’état-major africains de la défense à Nairobi en mai dernier, en vue de renforcer les partenariats de sécurité et d’affronter les menaces communes, le Kenya et l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique qui avaient accueilli conjointement la conférence ont entrepris de passer des paroles aux actes.
Le général Charles M. Kahariri, chef d’état-major des Forces de défense du Kenya, et le général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM à l’époque, ont fait une déclaration conjointe au quartier général de l’AFRICOM à Stuttgart (Allemagne) le 14 août pour demander aux pays africains de coordonner leurs efforts.
« Nous pouvons revitaliser le multilatéralisme, en œuvrant pour surmonter l’accroissement du manque de confiance entre les états membres, les tensions géopolitiques et le risque d’indécision de la part du groupe, selon la déclaration. Aucun pays ne peut affronter tout seul le terrorisme, la prévention des pandémies et la gestion des crises humanitaires. Ces menaces communes exigent des réponses communes. »
Les forces armées kényanes, l’AFRICOM et les pays partenaires visent à faire avancer la paix, la stabilité et la sécurité sur le continent en encourageant la coopération régionale et en collaborant avec la société civile, le secteur privé, le monde universitaire et les chefs communautaires.
Parmi les autres priorités décrites dans la déclaration conjointe, on compte :
- Capitaliser sur l’innovation : Exploiter la technologie pour contrecarrer les nouvelles tactiques des groupes terroristes ainsi que les cyberattaques et autres tactiques perturbatrices par les acteurs malveillants émergents. « Il sera crucial d’encourager la créativité et l’expérimentation avec la technologie dans vos rangs, notamment avec des cellules d’innovation et des mécanismes pour récompenser ces avancées », selon la déclaration.
- Renforcer les institutions de la défense : Entraîner les forces, améliorer les opérations multi-agences et renforcer les relations civilo-militaires.
- Promouvoir le leadership africain : Sécuriser le continent en mettant en avant des approches pansociétales menées par les Africains avec le soutien ciblé des partenaires.
La sécurité des Africains sur le continent exige une approche unifiée, a déclaré le général Kahariri, allant dans le sens de l’allocution du président kényan William Ruto lorsqu’il s’était adressé aux participant à la conférence en mai.
- Ruto avait dit dans son discours d’ouverture de la conférence : « La vraie sécurité en Afrique doit avoir une ambition continentale et une exécution collaborative. »
Le général a déclaré que la déclaration conjointe « focalise notre énergie collective. Elle identifie où nous devons agir et où nous pouvons diriger ensemble. »
Pour le général Langley, la réunion avec le général Kahariri fut l’une de ses fonctions finales : il a transféré le commandement d’AFRICOM au général Dagvin Anderson de l’Armée de l’air le jour suivant avant de prendre sa retraite à la caserne des fusiliers marins de Washington, DC, le 19 août.
Le général Langley, qui a servi les États-Unis pendant plus de quarante ans, a concentré une grande partie de ses efforts, en tant que chef de l’AFRICOM, sur l’expansion des partenariats et l’état de préparation opérationnelle. La déclaration conjointe avec le général Kahariri a renforcé les mêmes priorités partagées convenues entre les 38 délégations africaines lors de la conférence de Nairobi.
La déclaration conjointe indique le début d’un effort coordonné pour transformer le dialogue en étapes concrètes avant la prochaine conférence, où on prévoit que les chefs d’état-major de tous les 54 pays africains se réuniront à Abuja (Nigeria) en août 2026.
« Ceci est plus qu’un compte-rendu de ce qu’on a discuté, déclare le général Langley. C’est un engagement partagé pour aller de l’avant ensemble, bâtir sur les progrès et livrer les résultats qui renforcent la sécurité de l’Afrique. »