Un an après la déclaration d’une urgence continentale concernant la variole simienne par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Africa), les pays ont renforcé leurs réponses et signalent des progrès pour contrôler la maladie.
Les actions coordonnées des gouvernements, du CDC Africa, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des communautés et des partenaires ont aidé à améliorer la surveillance de la maladie, accroître les tests en laboratoire, mobiliser les efforts de vaccination et parfaire le traitement des personnes souffrant de la variole simienne.
La maladie est similaire à la variole et provoquée par un virus. Elle se traduit par des symptômes semblables à la grippe, tels que la fièvre et les frissons, et les éruptions peuvent nécessiter plusieurs semaines pour disparaître.
« Nous avons constaté une tendance claire à la baisse dans le nombre de cas de variole simienne dans les pays les plus affectés, grâce à l’engagement de nos états membres et le soutien de nos partenaires », a déclaré le Dr Jean Kaseya, directeur général du CDC Africa, lors du briefing médiatique bihebdomadaire du centre le 15 août.
« Au cours des six dernières semaines, le nombre de cas confirmés de variole simienne a chuté de 34,5 % comparé aux six semaines antérieures. La République démocratique du Congo (RDC), la Sierra Leone, l’Ouganda et le Burundi représentent plus de 80 % des cas notés en 2025, mais ils ont enregistré des baisses importantes. »
La variole simienne a affecté 28 pays africains depuis le 14 août 2024, lorsque l’OMS déclara une urgence de santé publique de préoccupation internationale. Plus de 174.000 cas soupçonnés ont été signalés sur le continent, mais cela inclus seulement 50.000 cas confirmés et environ 240 décès. Les experts déclarent que ces deux chiffres représentent probablement un sous-dénombrement, à cause des capacités faibles de diagnostic.
Mais au cours des douze derniers mois, les diagnostics de variole simienne en Afrique ont augmenté de manière importante, en passant de deux laboratoires congolais en janvier 2024 à 69 en août 2025, et d’un à 56 au Burundi. 21 pays ont produit plus de 4.000 séquences génomiques de variole simienne et plus de 1.000 agents de santé ont été déployés dans les communautés, avec 10.000 de plus formés pour soutenir la détection, la vaccination et le traitement.
Le Dr Otim Patrick Ramadan, responsable de secteur de programme, riposte aux situations d’urgence, au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a loué la synergie entre son organisation et le CDC Africa.
Dans une déclaration du 14 août, il a déclaré : « Nos efforts collectifs ont été cruciaux pour renforcer les mesures en vue d’une riposte efficace. Il est critique de soutenir ce qui fonctionne bien, notamment la détection rapide des cas, la vaccination ciblée en temps opportun, les systèmes de laboratoire forts et l’engagement actif des communautés. »
Le CDC Africa et l’OMS ont récemment actualisé leur plan continental de préparation et de riposte à la variole simienne et co-dirigé sa mise en œuvre par le biais d’une équipe de soutien de gestion des incidents. Le plan sert de carte de route pour achever la phase de riposte et passer aux programmes de prévention, riposte et traitement de routine.
« Avec des ressources limitées, il existe un besoin critique d’être plus efficace, ce qui veut dire travailler en équipe, avec un plan budgétaire et un cadre de surveillance », a déclaré Yap Boum, coordinateur adjoint des incidents du continent pour le CDC Africa.
Le CDC Africa et l’OMS ont œuvré conjointement avec les pays affectés pour renforcer leur capacité de riposte. Ils ont acheté, expédié et distribué 6 millions de doses de vaccin de la variole simienne ; 951.000 doses ont été administrées et près de 900.000 personnes ont reçu au moins une injection. Parmi les 22 pays avec des cas actifs de contagion, 13 ont des plans de déploiement du vaccin et 8 ont commencé à vacciner les groupes sujets à des risques élevés et leurs contacts.
Certains pays ont pu maîtriser les épidémies : la Côte d’Ivoire par exemple a signalé l’absence de nouveaux cas pendant une période de 42 jours. L’Angola, le Gabon, la République de Maurice et le Zimbabwe ont enregistré plus de 90 jours sans confirmation d’infection.
Malgré ces progrès, des défis sont toujours présents, notamment l’accès limité aux vaccins, les urgences qui se produisent concurremment, les écarts de financement, l’insuffisance de l’accès aux soins et les stigmates qui empêchent aux gens d’obtenir des soins. Les conflits violents généralisés dans l’Est de la RDC perturbent aussi les efforts de riposte.
« Pour les six prochains mois, nos priorités consistent à accroître la surveillance communautaire dans les zones sujettes à des risques élevées, continuer à acheter et distribuer les fournitures essentielles dans les points sensibles, soutenir l’intégration de la riposte à la variole simienne aux autres programmes de santé à des fins de durabilité, soutenir les vaccinations ciblées et demander un plus grand financement pour le déploiement des vaccins », a déclaré le Dr Otim.