Une opération dirigée par Interpol et ciblant l’extraction minière illégale au Burkina Faso, en Gambie, en Guinée et au Sénégal a conduit à l’arrestation de 200 personnes et la saisie de produits chimiques, explosifs, drogues et analgésiques utilisés par les mineurs illégaux.
L’opération Sanu qui s’est terminée à la fin 2024 a réuni les experts d’Interpol et les agences de police des différents pays pour combattre l’extraction illégale et les crimes associés. Des centaines de policiers ont été déployés pour identifier les routes et le modus operandi des criminels dans les zones éloignées et isolées de ces quatre pays, selon Interpol.
La collaboration transfrontalière a conduit à la saisie d’une grande quantité de produits chimiques et de matériel utilisé dans l’extraction minière illégale : 150 kg de cyanure, 325 kg de charbon actif, 14 bombonnes de mercure d’une valeur estimée à plus de 100.000 dollars, 20 litres d’acide nitrique et deux conteneurs de 57 litres d’acide sulfurique. Les officiels ont aussi saisi 10 kg de cocaïne et près de 7.000 explosifs.
En outre, les autorités ont saisi de grandes quantités de comprimés opiacés utilisés couramment par les mineurs pour soulager la douleur due à l’utilisation des produits chimiques tels que le mercure et le cyanure dans l’extraction aurifère illicite de petite échelle. Interpol avertit que ces produits chimiques peuvent avoir des effets toxiques sur le système nerveux.
« L’opération a aussi donné à Interpol et aux officiers de police et aux ministères publics affectés de nouvelles informations concernant les dommages plus vastes provoqués par l’extraction minière illégale dans la région, depuis la déforestation jusqu’aux éboulements et au détournement du cours des rivières dû à la sécheresse ou aux inondations, ainsi que son impact sur l’économie et les communautés de la région », selon Interpol.
L’opération Sanu fait partie d’un projet pilote pour soutenir les agences de police qui affrontent les questions complexes et multidimensionnelles issues de l’extraction minière en Afrique occidentale et centrale. Elle a été exécutée par le programme de sécurité environnementale d’Interpol avec un financement du Bureau de l’Intérieur du Royaume-Uni.