Le Ghana renforce sa frontière du Nord en construisant des bases opérationnelles avancées et déployant des soldats dans une localité tourmentée.
Dans son discours pendant une session sur la prise de responsabilité gouvernementale en juillet à Accra, le Dr Edward Omane Boamah, ministre de la Défense à l’époque, a annoncé le plan, en notant que les groupes terroristes gagnent du terrain au Burkina Faso et sont déterminés à avancer au Sud.
« Si les terroristes dominent le système au Burkina Faso, le Ghana sera leur prochaine cible, a-t-il dit. Et c’est cela qui rend la gestion de la situation au Burkina Faso et dans les environs extrêmement importante. Parce que ce sera l’un des points d’entrée. »
Le Dr Boamah et sept autres personnes, notamment le ministre de l’Environnement, la Science et la Technologie Ibrahim Murtala Muhammed, ont tragiquement trouvé la mort dans un accident d’hélicoptère le 6 août. Ils se rendaient d’Accra à Abuasi pour un événement visant à adresser l’extraction minière illégale lorsque leur hélicoptère Z-9 s’est écrasé. Le président John Dramani Mahama a déclaré que l’incident avait « meurtri une nation choquée » et que le pays observerait trois journées de deuil.
Une base opérationnelle avancée est une installation militaire utilisée pour soutenir les opérations stratégiques et tactiques. Elles sont souvent situées plus près du front que les bases principales. En plus des bases opérationnelles avancées, l’Armée de l’air du Ghana a annoncé la construction d’une base aérienne tactique à Jogboi, qui soutiendra les troupes sur la frontière Nord. On pense qu’elle améliorera la surveillance aérienne, fournira un soutien logistique aux bases opérationnelles avancées et renforcera les capacités de réponse militaire rapide dans le Nord.
Le Ghana a aussi déployé 400 soldats dans la localité frontalière de Bawku, qui a été frappée par des spasmes de violence ethnique. Les soldats font partie de l’opération Maidabuuri II, qui vise à accroître la présence militaire, renforcer la collecte des renseignements et encourager la collaboration avec les communautés du Nord-Est.
Bien que la violence à Bawku concerne deux groupes ethniques, les observateurs craignent qu’elle ne donne aux terroristes un point d’entrée pour infiltrer le Nord du Ghana.
Dans un article sur le déploiement, l’Africa Report écrit : « Les experts de la sécurité craignent que cette intensification ne pousse la région vers une plus profonde instabilité, en particulier du fait que le Ghana est près du Burkina Faso, pays déstabilisé par les insurrections djihadistes. On est de plus en plus inquiet que les groupes violents de l’autre côté de la frontière n’exploitent les tensions ethniques, pour enliser encore plus le Ghana dans un conflit régional. »
Le Ghana est l’un des rares pays d’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas été touchés par une attaque terroriste majeure des groupes basés au Sahel. Dans un essai de juillet 2025 pour The Conversation, les chercheurs en matière de sécurité Paa Kwesi Wolseley Prah et Timothy Chanimbe déclarent que les méthodes du pays devraient être répétées dans toute la région. En 2020, le Ghana a créé une structure nationale pour contrer le terrorisme qui s’appuie sur quatre piliers : empêcher, prévenir, protéger et répondre.
« Cette résilience n’est pas accidentelle, écrivent-ils. Elle est le résultat de stratégies délibérées de contre-terrorisme employées par les institutions de sécurité du Ghana. »
Le Ghana a mis l’accent sur la collaboration inter-agences et la formation conjointe avec son service de police, ses forces armées et son bureau national du renseignement. Il a employé la technologie aux passages frontaliers pour identifier les terroristes potentiels et il a partagé des informations entre les agences gouvernementales. Il a aussi mis l’accent sur l’engagement communautaire et investi dans des programmes pour affronter les causes fondamentales du terrorisme et le désenchantement des communautés frontalières, disent-ils.
« Il fait face aux menaces immédiates et aussi aux menaces sous-jacentes. La capacité ghanéenne d’équilibrer la prévention et la sécurité offre des solutions de stabilité dans une région géopolitiquement volatile. »