Massad Boulos, conseiller principal du gouvernement des États-Unis pour les affaires arabes et africaines, a effectué sa première visite officielle en Libye, où deux gouvernements rivaux se font concurrence.
M. Boulos, originaire du Liban, est aussi le conseiller principal du département d’État pour l’Afrique. Il s’est réuni avec le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah du gouvernement d’unité nationale (GNU) à Tripoli et avec le maréchal Khalifa Haftar de l’Armée nationale libyenne (ANL) à Benghazi.
Il a mis l’accent sur « l’importance de restaurer le calme, d’empêcher la violence et de faire avancer le dialogue politique alors que nous œuvrons ensemble pour améliorer la coopération américano-libyenne qui bénéficiera aux Américains et aux Libyens, a-t-il écrit sur X. Nous espérons aussi faire avancer des accords commerciaux entre nos pays. »
À Tripoli, M. Boulos a coordonné la signature d’un accord d’infrastructure d’une valeur de 235 millions de dollars entre la société libyenne Mellitah Oil and Gas Co. et la société américaine Hill International. Il s’est aussi réuni avec le président du Conseil présidentiel Mohammed el-Menfi pour discuter du processus politique et des efforts visant à assurer la paix et la stabilité.
Dans un article sur X, M. Boulos a qualifié ainsi sa réunion avec le président Menfi : « Nous avons réaffirmé le soutien des États-Unis pour l’unité libyenne, ainsi qu’un chemin politique à suivre basé sur le consensus et le dialogue entre les Libyens. Le renforcement de la stabilité est essentiel pour améliorer la coopération entre les États-Unis et la Libye et la prospérité mutuelle. »
M. Boulos, qui a aidé à faciliter un accord entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe terroriste M23, a consulté à Benghazi le maréchal Haftar pour intégrer les secteurs militaires et économiques divisés de la Libye sous l’égide d’un seul état, déclare Yassin K. Fawaz, expert en matière de sécurité et de terrorisme. Le fait que le GNU et l’ANL veulent tous les deux unifier la Libye sous leur contrôle est un point de friction.
M. Boulos a été félicité pour avoir négocié l’accord de Washington de juin 2025 entre la RDC et le Rwanda pour un cessez-le-feu avec les rebelles du M23.
« Si [M. Boulos] peut dupliquer, même partiellement, ce succès en Libye, on peut espérer avec prudence que des chefs rivaux tels que Haftar et Dbeibah puissent un jour se réunir ensemble sous le même toit, peut-être même à Washington, pour négocier la route à suivre », écrit M. Fawaz.
Le diplomate libyen Rawad M. Shalabi a qualifié d’étape diplomatique importante les réunions de M. Boulos avec un vaste éventail d’intervenants libyens et de parties prenantes.
« Ceci reflète un effort authentique pour écouter la diversité des opinions et des approches, pour dépasser les récits excessivement simplifiés qui réduisent trop souvent la complexité de la crise libyenne », écrit M Shalabi sur X.