Le Bénin, qui affronte une hausse des menaces externes dans le Nord, a passé une grande partie des huit dernières années à moderniser et élargir ses forces armées.
Il a construit plusieurs bases opérationnelles et avant-postes près de la frontière, recruté et déployé plus de soldats, acquis des drones et des véhicules blindés, et renforcé ses relations avec les partenaires internationaux, notamment l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).
Le 22 janvier, les États-Unis et le Bénin ont signé un accord de coopération bilatéral « pour renforcer la collaboration entre les Forces armées béninoises (FAB) et l’Armée de terre des États-Unis », a déclaré l’ambassade américaine.
Le Bénin a subi plusieurs attaques meurtrières au cours des dernières années, à mesure que les groupes liés à l’État islamique et Al-Qaïda intensifient leur présence au-delà de la région centrale du Sahel en Afrique de l’Ouest. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont des difficultés pour combattre et contenir le terrorisme et les chefs de leur junte militaire se sont avérés difficiles et incohérents dans leurs tentatives de collaboration.
Fortunet Alain Nouatin, ministre béninois de la Défense nationale, a déclaré pendant la cérémonie de signature : « Nous faisons face à une épreuve pénible pendant cette période. La formalisation de cet accord nous conforte et nous rassure en ce qui concerne la durabilité de notre relation. »
L’accord prévoit « la facilitation d’un soutien logistique réciproque entre les deux parties pendant les manœuvres conjointes, l’entraînement des soldats, le déploiement, les opérations, ainsi que le soutien en matière d’approvisionnement et de service en cas de circonstances imprévues ou de situations critiques », selon une déclaration du gouvernement du Bénin.
Dans ce qu’elles ont appelé un effort de « recrutement massif », les FAB ont entraîné et déployé 8.200 recrues au cours des huit dernières années et 1.500 autres soldats sont en train d’être recrutés, a déclaré M. Nouatin dans un article du 4 février publié par le journal gouvernemental La Nation.
« Ces vagues de recrutement encouragent le rajeunissement des effectifs et ont fourni des opportunités d’emploi à des milliers de jeunes qui peuvent ainsi laisser le chômage et la précarité derrière eux. »
Le Bénin a concentré la plupart de ses efforts dans sa région plus rurale du Nord. La zone des trois frontières entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger est depuis longtemps un foyer de violence extrémiste, concentrée dans le complexe W-Arly-Pendjari et dans les environs de ce dernier. Le grand parc national traverse les frontières des trois pays et est devenu une plateforme logistique à partir de laquelle les militants ont lancé des attaques transfrontalières.
Dans une série d’affrontements à la fin février, un soldat béninois a été tué et deux autres blessés par un engin explosif improvisé près de la localité de Kantoro dans le Nord-Est. Le 27 février, les FAB ont lancé une offensive dans la commune voisine de Karimama qui a conduit à « la neutralisation de neuf terroristes », a déclaré une source proche du haut commandement militaire à l’Agence France-Presse.
Karimama, située tout à côté du fleuve Niger qui sépare le Bénin et le Niger, est l’une des communes qui ont constaté récemment une hausse de violence. Toutefois, c’est la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso qui reste l’épicentre des attaques par les militants.
Lors d’une réunion de trois jours à Cotonou qui a commencé le 25 février, les FAB et AFRICOM ont amélioré leur partenariat grâce à la création d’un plan d’action pour la coopération bilatérale. Ce document servira de carte routière pour la collaboration militaire au cours des cinq prochaines années.
Le major-général Abou Issa, chef d’état-major de l’Armée béninoise, a aussi participé à l’événement et a déclaré que la complexité des menaces pesant actuellement sur le Bénin exige une réponse dynamique personnalisée en fonction des réalités sur le terrain.
« La lutte contre le terrorisme exige une collaboration transfrontalière et transnationale », a-t-il dit.
Nouatin a signé le document avec le général de brigade Shawn E. Holtz, directeur adjoint de la stratégie, de l’engagement et des programmes d’AFRICOM.
« Notre partenariat a continué à se renforcer, grâce à notre engagement commun visant à assurer la sécurité de nos citoyens, et plus généralement de tout le continent africain », a déclaré l’ambassadeur des États-Unis Brian Shukan lors de la cérémonie de signature du 27 février.
Les États-Unis ont depuis longtemps un partenariat avec le Bénin. L’AFRICOM soutient les FAB depuis des années avec une formation de contre-terrorisme, du matériel et d’autres échanges militaires professionnels.
« Le partenariat entre les États-Unis et le Bénin est un partenariat stratégique pour améliorer la sécurité, promouvoir la stabilité et promouvoir la prospérité de nos nations », a déclaré Brian Shukan le 5 mars.