Alors que la CDAA se retire, les forces mozambicaines montent au front
PERSONNEL D’ADF
Les Forces armées du Mozambique (FADM) assument un rôle plus proéminent dans les opérations de contre-terrorisme alors que les soldats de la Mission de la Communauté de développement d’Afrique australe au Mozambique (SAMIM) ont commencé à se retirer.
L’insurrection dans la province du Cabo Delgado au Nord-Est du pays continue à terroriser les civils et déconcerter les forces de sécurité multinationales par sa résilience.
Les forces du Rwanda et de la SAMIM ont « dégradé considérablement » Ansar al-Sunna, groupe extrémiste violent appelé aussi État islamique – Mozambique (ISM). Après plus de deux ans de lutte, le groupe terroriste a été réduit à un nombre de « 160 à 200 combattants aguerris », selon le rapport d’une équipe de surveillance des Nations unies publié le 29 janvier.
La SAMIM, qui a commencé à se déployer au Cabo Delgado le 18 juillet 2021, indique depuis plusieurs mois qu’elle commencera bientôt à se retirer par étapes. Une déclaration émise par le bloc régional a confirmé que le retrait est en cours et sera achevé au plus tard le 15 juillet.
« La mission a l’intention de laisser un environnement sécurisé et stable qui assurera la sûreté des civils », a déclaré la CDAA le 28 janvier.
Les survivants du groupe d’insurgés se déplacent vers le Sud à la recherche de ressources et de recrues, à mesure que les forces mozambicaines les chassent de leurs bastions dans la forêt de Catupa.
« Depuis au moins février 2023, l’ISM s’est efforcé assidûment de bâtir des relations de soutien avec les communautés de la zone [côtière du district de Macomia] », selon le site web de l’observatoire de conflit Cabo Ligado, publié par le projet ACLED [Armed Conflict Location & Event Data]. « Ceci leur a permis d’établir des chaînes d’approvisionnement pour les articles de base, souvent par voie maritime, et leur donne probablement accès à des renseignements sur les mouvements des FADM et des soldats de la SAMIM. »
Le président mozambicain Filipe Nyusi a décrit l’ISM comme un groupe « en fuite » et a fait appel aux jeunes Mozambicains pour qu’ils résistent aux tentatives de recrutement.
« La circulation des groupes extrémistes vers de nouveaux lieux du Cabo Delgado vise à faire dévier l’avance des forces gouvernementales en direction des bases principales des terroristes, a-t-il dit dans un discours du 3 février. Les forces de défense et de sécurité ont un nouvel objectif : empêcher la pénétration des terroristes et leur mobilité en mer, y compris leur réapprovisionnement en provenance des îles adjacentes. »
Nyusi déclare que les forces du Rwanda et de la SAMIM continuent à soutenir les soldats des FADM. Les experts disent que de nombreux défis restent à relever avant que les forces mozambicaines puissent exécuter efficacement des opérations de contre-terrorisme sans appui étranger.
« La croissance initiale de l’ISM et la résilience ultérieure du noyau de survivants ont exposé les faiblesses structurelles des FADM, en reflétant leur manque de sophistication tactique et stratégique, l’indiscipline de leurs soldats et l’obsolescence de leur matériel », écrit Cabo Ligado dans un rapport du 31 janvier.
Le journaliste Tom Gould de Zitamar News a traité des conséquences du retrait de la SAMIM, en notant que les FADM se lanceront dans un vide sécuritaire.
« Jusqu’à présent, leur performance est loin d’être encourageante. Le 18 janvier, les FADM ont abandonné le village stratégique de Mucojo, offrant ainsi effectivement aux insurgés l’accès libre au littoral de Macomia. On sait que les forces de sécurité mozambicaines souffrent d’un manque de nourriture et qu’un grand nombre de soldats n’ont pas été payés depuis plusieurs mois. Si l’armée mozambicaine a des difficultés pour satisfaire à ses responsabilités actuelles, il est dur d’imaginer qu’elle assumera un rôle plus grand lorsque la SAMIM partira. »
Les attaques récentes de l’ISM soulignent les difficultés auxquelles fait face le Mozambique en essayant de chasser les militants survivants. M. Nyusi déclare que la lutte contre le terrorisme « peut être lente, douloureuse et épuisante, mais la victoire est notre seule alternative. »
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