PERSONNEL D’ADF
Le ministère des Pêches et des Ressources marines de Namibie accroît le nombre de ses missions de patrouille dans sa lutte contre la pêche illégale.
Dans le cadre de l’accord relatif aux mesures du ressort de l’état du port, le premier accord international contraignant qui cible spécifiquement la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), la Namibie conduit aussi des patrouilles conjointement avec les pays voisins.
Uaripi Katjikua, porte-parole du ministère des Pêches et des Ressources marines, a déclaré au journal The Namibian : « Ces missions de patrouille sont entreprises pour observer et stopper les activités de pêche illégales et imposer des amendes aux contrevenants qui enfreignent les lois de la pêche. En plus des missions de patrouille normales, des opérations spéciales sont conduites pour cibler les zones identifiées dans les rapports de pêche illégale. »
En 2018, 400.000 tonnes de poisson ont été illégalement pêchées dans les eaux namibiennes, selon l’organisme de recherche international Sea Around Us.
Roman Grynburg, professeur de science économique à l’université de Namibie, écrit dans The Namibian : « Ce chiffre est si grand que, s’il est vrai, les pêches namibiennes s’effondreront presque certainement dans plusieurs années. Ce ne serait pas la première fois que les pays étrangers pillent nos ressources marines mais, si cela est correct, ce pourrait être la dernière fois. »
Ceci laisse aussi beaucoup moins de sardines, anchois, colins et saurels qui pourront être attrapés par les pêcheurs artisanaux de Namibie. La pêche artisanale soutient indirectement environ 280.000 personnes dans le pays, selon un reportage d’avril 2022 dans The Namibian.
Les navires industriels chinois ont pêché la quasi-totalité des poissons attrapés illégalement. La Chine régit la flotte de pêche en eaux distantes la plus grande du monde et elle est le premier contrevenant mondial de la pêche INN, selon l’Indice de pêche INN.
Au cours des dernières années, la Namibie a pris d’autres mesures pour combattre la pêche illégale.
En 2019, le pays a affecté 2,7 millions de dollars à la lutte contre la pêche illégale et a créé un partenariat avec Sea Shepherd Global. Cette année, le partenariat qui œuvre aux côtés du ministère namibien des Pêches et des Ressources marines et de la police namibienne a conduit avec succès des activités de surveillance conjointes, selon Sea Shepherd.
En septembre, Sea Shepherd et son navire, appelé Ocean Warrior, ont aidé les autorités namibiennes à détenir un chalutier qui transportait une quantité illégale d’ailerons de requin.
Peter Hammarstedt, directeur des campagnes de Sea Shepherd, a déclaré sur le site web de l’organisation : « La présence de l’Ocean Warrior est un outil de dissuasion important pour les pêcheurs illégaux. Le navire est devenu le berger des terres frontalières, le surveillant des écoles de saurels. Lorsque le navire est là, les braconniers ne s’avancent pas et les poissons nagent librement. »
Les autorités namibiennes envisagent aussi l’emploi des drones pour les aider à traquer les vaisseaux soupçonnés d’activités illégales dans la zone économique exclusive de plus de 500.000 km carrés et sur le littoral de 1.500 km.
« La décision d’utiliser des drones dépend d’un certain nombre d’éléments qui doivent être déterminés », a déclaré le ministère dans le journal namibien New Era. « Parmi ceux-ci, on compte l’autonomie, l’utilité des photos prises par les drones et la capacité de détecter les activités de pêche INN pendant la nuit. »