Africa Defense Forum

Le Ghana propose un plan pour protéger son économie des océans

PERSONNEL D’ADF

Le Ghana considère que son économie des océans a un énorme potentiel, mais elle fait face à des menaces, notamment la piraterie, la pêche illégale, la contrebande des stupéfiants et la traite humaine.

La nouvelle stratégie maritime nationale intégrée (NIMS) vise à assurer que le domaine maritime du Ghana soit sécurisé et que son économie des océans soit prospère à partir de 2040.

La stratégie est développée depuis 2016. Elle a été proposée à la suite de consultations avec les agences et les ministères de l’état, les entités locales privées y compris celles ayant des intérêts de pêche et d’écologie, les acteurs maritimes commerciaux et non commerciaux, les experts et les partenaires internationaux, entre autres.

Cette stratégie a été développée avec le soutien du Centre africain pour le droit maritime et la sécurité (CEMLAWS) et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, avec un financement du Danemark.

Le contre-amiral Issah Yakubu, chef d’état-major de la Marine du Ghana, a déclaré que la stratégie intégrée était nécessaire à cause du nombre de ministères, agences et services engagés dans le secteur de la pêche.

Il a dit dans un reportage de la Ghana News Agency : « Si la Marine a un navire, est-ce qu’une autre agence devrait acheter le même navire pour faire la même chose lorsque nous pouvons facilement collaborer, mettre nos ressources en commun et nous soutenir les uns les autres ? En fin de compte, l’unique objectif est la sûreté, la sécurité et le développement de notre économie des océans. »

Le but est de renforcer la structure ghanéenne de gouvernance maritime ; assurer la sécurité du domaine maritime ; protéger l’environnement marin ; promouvoir la recherche, la sensibilisation et le partage des connaissances ; et développer la coopération régionale et internationale, selon un reportage de Ghana Web.

Kofi Mbiah, conseiller du droit maritime, déclare que la volonté politique est cruciale pour le succès de la stratégie.

« Ce plan peut être placé dans un document de prestige avec tous les détails minutieux, mais si nous n’exécutons pas en fonction du résultat rationnel attendu, ce ne sera qu’une vaine démarche », déclare M. Mbiah à Ghana Web.

La protection des eaux ghanéennes est cruciale pour environ 10 % de la main d’œuvre du pays qui travaille dans le secteur de la pêche, et 70 % du commerce ghanéen passe par les ports de Tema et Takoradi, selon un reportage de The Conversation Africa.

Bien que la piraterie ait chuté considérablement dans toute l’Afrique de l’Ouest depuis 2020, la région reste une cible pour la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) pratiquée par les gros chalutiers industriels étrangers capables d’attraper beaucoup plus de poissons que les pirogues artisanales. Les experts lient la pêche INN à de nombreux autres crimes maritimes.

Une enquête conduite par l’Environmental Justice Foundation a révélé que 90 % des navires de pêche actifs au Ghana appartiennent à des sociétés chinoises, qui agissent souvent par l’intermédiaire de sociétés de façade camouflées. Le pays perd annuellement 50 millions de dollars à cause d’accords opaques avec des sociétés étrangères, selon l’enquête.

Au Ghana, les résultats de la surexploitation sont catastrophiques.

Plus de 100.000 pêcheurs et 11.000 pirogues sont actifs dans le pays, mais le revenu annuel moyen a baissé jusqu’à 40 % par pirogue artisanale au cours des quinze dernières années, selon la fondation. La pêche illégale a aussi décimé les stocks de poissons, ce qui a fait grimper les prix et aggravé l’insécurité alimentaire.

Godred Sowah Khartey, associé de CEMLAWS Africa, déclare qu’il pense que la stratégie traitera efficacement la criminalité maritime et aidera à améliorer les moyens de subsistance des communautés côtières du Ghana.

M. Khartey a dit à Ghana Web : « Tout comme nous identifions les défis provenant des activités marines, nous identifions leur avenir. La NIMS souhaite développer l’économie des océans. Parce que, avec une économie des océans florissante, des emplois sont créés, la pauvreté est éliminé et les crimes tels que la piraterie diminuent. »

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