Africa Defense Forum

L’Atmis montre la voie de la prise de responsabilité somalienne pour la sécurité

PERSONNEL D’ADF

Après approximativement quinze ans d’activité, la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) a commencé à transférer ses obligations à la nouvelle mission de l’UA qui la remplacera : la mission de transition de l’Union africaine en Somalie (Atmis).

Le mandat de l’AMISOM expire le 31 mars mais le Conseil de sécurité des Nations unies est anticipé voter le 30 mars pour la remplacer par l’Atmis.

Bankole Adeoye, commissaire de l’UA pour les affaires politiques, la paix et la sécurité, a annoncé un accord conclu avec les responsables du gouvernement somalien sur une nouvelle mission qui se concentrera sur la stabilisation et l’édification de l’état.

Il a déclaré lors d’une conférence de presse à Mogadiscio le 28 février : « L’Atmis est alignée à 100 % sur le Plan de transition somalien. Ceci veut dire que la stratégie du gouvernement de Somalie et [l’objectif de] l’Atmis seront alignés. C’est le facteur principal qui fera la différence. »

« L’Atmis aura une force mobile et agile qui pourra dégrader, éliminer et décimer rapidement les terroristes et les groupes armées qui causent des difficultés pour les bonnes gens de Somalie. »

Le personnel de l’unité de police formée ougandaise, nouvellement déployé, rattaché à la mission de l’Union africaine en Somalie, arrive à Mogadiscio (Somalie) le 22 février 2022. AMISOM

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait créé l’AMISOM le 19 janvier 2007 avec un mandat initial de six mois. Initialement, la mission consistait à soutenir les structures gouvernementales de transition, mettre en œuvre un plan national de sécurité, entraîner les forces de sécurité somaliennes et assister la livraison de l’aide humanitaire.

En 2010, l’UA a transformé la mission, qui était auparavant un effort transitoire, en maintien de la paix, ce qui a permis à l’AMISOM d’être engagée plus directement contre le groupe extrémiste violent appelé al-Shebab, lié à al-Qaïda.

L’AMISOM a une force combinée de 22.000 soldats, policiers et civils provenant du Burundi, de Djibouti, de l’Éthiopie, du Kenya et de l’Ouganda.

Des informations détaillées sur les troupes et le personnel de l’Atmis n’ont pas été annoncées. On suppose que les pays contributeurs actuels maintiendront leurs soldats en place, mais avec des effectifs réduits. L’Ouganda, plus grand contributeur de l’AMISOM avec 6.000 soldats, restera en Somalie, selon la confirmation d’un porte-parole des forces armées du pays le 12 mars.

Le secrétaire général des Nations unies António Guterres a recommandé au Conseil de sécurité de l’ONU que l’Union africaine maintienne tous ses effectifs en Somalie jusqu’à la fin 2022.

Sa préférence pour l’Atmis est un plan qui réduirait les effectifs en quatre phases « pour habiliter et soutenir les forces de sécurité somaliennes afin qu’elles assument la responsabilité primaire de la sécurité en Somalie à la fin 2023 », avec un départ complet prévu pour 2024.

Selon ce plan, l’Atmis réduirait ses effectifs de 2.000 soldats après décembre 2022, avec d’autres réductions dans chaque phase.

« Il est important que les niveaux actuels de personnel en uniforme soient maintenus jusqu’à la fin de la première phase pour assurer que les gains durement acquis soient préservés et pour permettre une reconfiguration de la mission sans compromettre l’assurance actuelle de sécurité », a écrit M. Guterres dans une lettre au conseil le 7 mars.

L’Atmis sera examinée tous les six mois et nécessitera l’approbation du gouvernement somalien, de l’ONU et de l’Union européenne.

En décrivant les différences entre l’Atmis et l’AMISOM, M. Adeoye déclare que la nouvelle opération continuera à déployer des soldats dans les combats actifs, mais il y aura aussi une équipe importante de techniciens qualifiés qui soutiendra le rétablissement du pays après des années de guerre.

Toutes les parties conviennent que les deux prochaines années se concentreront sur la restauration des forces terrestres et aériennes somaliennes, des institutions de renseignement et autres liées à la sécurité, pour la préparation à la prise en charge de la sécurité d’ensemble du pays.

« Cette fois-ci, le plan de la Somalie est en fait au centre de l’Atmis, avec le soutien complet de l’Union européenne et toute la gamme des Nations unies, a-t-il dit. L’Atmis aura le caractère d’une mission avec un objectif final, et cet objectif final consiste à transférer les responsabilités complètes de la sécurité au gouvernement fédéral de Somalie. »

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