Un nouveau centre de surveillance luttera contre la pêche illégale en Afrique de l’Ouest
PERSONNEL D’ADF
Le Comité des pêcheries pour le golfe de Guinée Centre-Ouest (FCWC) a établi un centre régional de surveillance, contrôle et vigilance (RMCSC) pour aider à combattre la pêche illégale dans le golfe de Guinée.
Ce centre, dont le siège est situé à Tema (Ghana), aidera les pays membres du FCWC (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Liberia, Nigeria et Togo) à gérer leur secteur de la pêche. Le nouveau centre a été intégré dans la force opérationnelle FCWC d’Afrique de l’Ouest, financée par l’Agence norvégienne de coopération au développement, appelée Norad.
Le centre a ouvert ses portes à la mi-mai. Il est équipé de systèmes de traque de navire et capable de recueillir des données sur les vaisseaux de pêche autorisés dans la région, où la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU) est un fléau depuis des dizaines d’années.
« L’établissement du RMCSC nous rapproche d’une stratégie coordonnée pour entreprendre des actions communes, y compris les patrouilles visant à améliorer la sécurité dans le domaine maritime de notre région », déclare Séraphin Dédi, secrétaire général du FCWC, à GhanaWeb.
Le commerce maritime illégal fait perdre à l’Afrique de l’Ouest près de 1,95 milliard de dollars sur la chaîne de valeur des poissons et fait perdre aux foyers 593 millions de dollars de revenu. La pêche IUU décime aussi les stocks de poisson en baisse rapide, détruit les écosystèmes et est liée à d’autres crimes tels que la piraterie, les enlèvements et le trafic des stupéfiants.
La Chine est le pire contrevenant mondial de la pêche IUU, selon l’index de pêche IUU, et cible depuis des années l’Afrique de l’Ouest.
Il est anticipé que le centre aidera les pays à combattre les méthodes utilisées par les chalutiers de pêche pour contourner la mise en application des lois dans les zones où la sécurité maritime est faible, par exemple en falsifiant les licences des vaisseaux et les informations d’enregistrement, en omettant de signaler la taille de la prise, en utilisant des équipements illégaux et des noms de navire incorrects, et en éteignant leur transpondeur pour éviter la détection.
Les vaisseaux de pêche illégaux ont aussi la réputation de battre le pavillon du pays où le navire est enregistré, au lieu du pays de son propriétaire, pour éviter les fardeaux financiers ou la réglementation restrictive. Les navires versent des droits d’enregistrement à ces pays.
Le centre obtiendra un soutien technique permanent de Trygg Mat Tracking (TMT), organisme de recherche sans but lucratif spécialisé dans la pêche IUU et les crimes maritimes. TMT œuvre depuis 2015 avec le FCWC et ses pays membres pour établir le centre.
TMT travaille souvent avec les autorités nationales des pêcheries en fournissant des renseignements et des analyses, en offrant une surveillance, en assurant une formation sur le contrôle et la vigilance, et en fournissant un soutien technique dans plusieurs domaines, y compris le contrôle des ports.
Duncan Copeland, directeur exécutif de TMT, déclare à ADF dans un e-mail : « Nous travaillons actuellement en collaboration avec le personnel du RMCSC et avec l’Agence européenne de contrôle des pêcheries pour développer et, ensuite, mettre en œuvre les procédures opérationnelles standards requises par le [centre]. Nous fournissons une formation à l’équipe du centre régional et à l’équipe nationale sur l’emploi des systèmes que le centre utilisera et la façon de les intégrer aux autres sources de renseignement. »
M. Copeland déclare qu’un système régional de surveillance des navires est en cours de création pour être utilisé par tous les pays membres ; ce centre utilisera aussi des systèmes d’identification automatiques pour traquer les navires. Le centre inclut aussi un relevé régional des vaisseaux autorisés auquel tous les pays participants auront accès.
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