Un camp nigérien encourage les paniers et la santé
PERSONNEL D’ADF
Daniel a poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a reçu son kit de bienvenue après être arrivé au camp de basket-ball d’automne H4K (Hoops4Kids, des paniers pour les gosses) à Niamey (Niger) le 5 octobre. Il contenait un sac à dos, un tee-shirt, un maillot, une bouteille d’eau réutilisable, une serviette et, ce qui est le plus important, des chaussures.
« Honnêtement, je m’inquiétais de devoir jouer en sandales », a-t-il déclaré à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies au Niger, qui soutient le camp.
« Maintenant, je me vois et je me sens comme un joueur professionnel. J’ai même un maillot qui porte mon nom ! »
Dans les camps H4K précédents, beaucoup d’enfants ne pouvaient pas participer parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter des chaussures de basket-ball et les organisateurs n’avaient pas assez de fonds.
Maintenant, dans leur vingt-troisième année, les camps H4K sont offerts deux fois par an à l’École internationale américaine de Niamey. Ils accueillent en général 40 gosses de tout le Niger, y compris les migrants des centres de transit de l’OIM.
Daniel, âgé de treize ans, est le plus jeune participant. Il vit au centre de transit de l’OIM pour les enfants migrants non accompagnés de Niamey. Il avait quitté le Bénin avec son frère aîné lorsqu’il avait dix ans dans l’espoir de trouver du travail en Algérie. Le personnel de l’OIM a rencontré Daniel à Assamaka, à la frontière entre le Niger et l’Algérie, deux mois avant le camp.
Il était seul et essayait de rentrer chez lui.
« Quelle que soit leur origine, ces enfants doivent bien comprendre qu’ils sont capables de réaliser leurs rêves », déclare à l’OIM Yacouba Sangaré, fondateur et directeur de H4K. « Ils ne deviendront pas tous des joueurs professionnels de basket, mais de toute façon ce n’est pas le but. Ce camp représente plus que le basket-ball. »
Sangaré, qui a joué pour l’équipe nationale de basket-ball du Niger en 1993, a été inspiré pour créer son organisation H4K sans but lucratif après avoir reçu une bourse pour être entraîneur adjoint dans un camp de basket-ball américain cette même année. Il a reçu un diplôme en éducation et études africaines de l’université du Massachusetts avant d’obtenir une maîtrise de l’école supérieure d’éducation de Harvard en 2001.
Depuis sa fondation en 1997, H4K a créé des programmes au Bénin, aux États-Unis et au Mexique. Ces camps gratuits ont fourni à des milliers de jeunes la chance de développer des aptitudes athlétiques et construire un avenir de sportif tout en fournissant une éducation sur la santé, l’hygiène, la confiance en soi et la migration sécurisée.
H4K « fournit aux gosses de tout le Niger et de toute l’Afrique de l’Ouest une excellente opportunité de se réunir et de pouvoir se connaître et partager leurs expériences, de pouvoir partager la culture de chacun », déclare Corey Melton de l’ambassade des États-Unis au sujet du camp le plus récent, dans une vidéo sur le site Web H4K.
« Nous avons pu y amener des chirurgiens et des médecins pour fournir une éducation sur la santé. [Les gosses] avaient d’excellentes questions sur le Covid, sur la façon dont il se propage et la façon de se protéger. Ils suivaient très attentivement les classes de nutrition et nous avons eu une excellente session sur la santé mentale. »
Après l’évènement d’automne, M. Sangaré a offert sur Facebook des remerciements pour ses partenaires : l’OIM, l’ambassade des États-Unis au Niger, le Bureau des populations, des réfugiés et de la migration du département d’État des États-Unis, le département pour le développement international du Royaume-Uni, le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et le ministère néerlandais des Affaires étrangères.
Leur soutien a rendu possible l’organisation de ce camp « à un moment difficile pour les gosses au Niger à cause du Covid et des inondations ».
Il déclare à l’OIM : « Le fait que nous ayons réussi à organiser cette session de Hoops4Kids au Niger est plus important que tout pour les enfants. Aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin d’espoir pour l’avenir. »
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