PERSONNEL D’ADF
Une crise sans précédent exige une réponse sans précédent. C’est la raison pour laquelle un groupe de pays africains utilisent ensemble la technologie, les données et l’intelligence artificielle pour combattre la propagation du Covid-19.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies, en collaboration avec plusieurs états membres et partenaires commerciaux du continent, a lancé la plateforme africaine d’information des communications (ACIP), outil cellulaire qui permet aux gouvernements et aux habitants de partager les informations de santé sur une grande échelle.
« Avec cette plateforme, nous pouvons atteindre entre 600 et 800 millions d’abonnés mobiles en Afrique », a déclaré Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA, lors de la récente annonce virtuelle du lancement de l’ACIP.
Avec plus de 1,3 milliard de personnes sur le continent, et grâce à la participation de 36 pays, il est anticipé que le programme sera accédé par plus de 80 % des utilisateurs mobiles d’Afrique. Les ministères de la Santé publique des états pensent obtenir une mine de renseignements liés aux sondages des utilisateurs, dans le but de mesurer l’efficacité des interventions et d’améliorer le déploiement des ressources sanitaires et économiques pour atténuer l’impact de la pandémie.
Cette initiative, la première de ce type, réunit les ministères de la Santé publique, de l’Économie, de la Planification et des Finances de chaque pays participant, ainsi que les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC africains), l’Union africaine, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé.
En date du 20 juillet, les CDC africains signalent 736.288 cas positifs de Covid-19 et 15.418 décès.
Le Dr John Nkengasong, directeur des CDC africains, a fait l’éloge du potentiel transformateur de l’ACIP dans ses observations lors de la réunion virtuelle.
« C’est une opportunité unique de changer la façon dont nous surveillons les maladies, d’améliorer nos capacités d’acquisition de données pertinentes en temps opportun, et de nous assurer que tous les Africains soient pris en compte », a-t-il déclaré.
Ce service gratuit fonctionne sur tous les appareils et gère les connexions grâce à des menus textuels et vocaux conçus par la CEA en collaboration avec plusieurs des principaux fournisseurs de services africains de télécommunication, notamment le Groupe MTN, Vodacom, Safaricom, Airtel, Ethio Telecom et Orange.
« Nous autres, en tant qu’opérateurs, pouvons renoncer aux frais de service… parce qu’il est probable que beaucoup de gens qui font face à la pandémie dans certaines zones rurales n’ont pas de temps d’antenne », a déclaré Robert Shuter, PDG du groupe sud-africain MTN, pendant l’événement virtuel. Il a déclaré que ce projet avait inspiré MTN et ses « concurrents à convenir qu’il s’agissait d’un domaine ouvert à la collaboration et la coopération ».
- Shuter déclare qu’ACIP « présente aux utilisateurs un menu très simple et nous permet de recueillir des informations très importantes que les responsables politiques peuvent utiliser pour identifier où sont les problèmes et les points sensibles ».
Les ministres africains chargés de la technologie de l’information et de la communication (TIC) y ont aussi participé, ainsi que Houlin Zhao, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications des Nations unies. Lors d’une déclaration, ce dernier a demandé aux régulateurs des télécom africaines et aux ministres de la TIC de « soutenir la nouvelle plateforme ».
« La plateforme est axée sur l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle et les données massives, a-t-il déclaré. Les technologies émergentes telles que l’IA [intelligence artificielle], le cloud computing, le 5G et beaucoup d’autres sont des outils efficaces permettant d’affronter les défis les plus urgents d’Afrique, notamment le Covid-19. »
« Utilisons le dynamisme de la réponse au Covid-19 pour fournir des solutions numériques à des milliards de personnes, y compris aux Africains. »