Africa Defense Forum

Un œil dans le ciel : les patrouilles de confinement utilisent des drones

PERSONNEL D’ADF

Dans sa lutte contre le Covid-19, le Maroc prend de la hauteur.

Dans tout le Maroc, des drones pilotés à distance sont devenus les yeux, les oreilles, et dans certains cas la voix, des agences gouvernementales qui s’efforcent de mettre en application la distanciation sociale, d’émettre des annonces publiques et de livrer des articles de désinfection.

Le Maroc est l’un des pays les plus avancés d’Afrique dans l’utilisation des drones, selon Yassine Qamous, directeur du distributeur de drones Droneway Maroc.

« C’est une vraie frénésie », déclare M. Qamous à l’Agence France-Presse (AFP). « En quelques semaines seulement, la demande a triplé au Maroc et dans les autres pays de la région. »

L’une des façons selon lesquelles les autorités marocaines utilisent les drones est d’interrompre les rencontres non approuvées sur les toitures pour contourner les restrictions de distanciation sociale et éviter la police au sol.

Farasha Systems est une autre société marocaine qui a utilisé des drones dans la ville côtière de Témara pour désinfecter les zones. « Nous avons décidé de déployer nos drones, nos connaissances et notre technologie pour soutenir les autorités locales et désinfecter les lieux publics », a déclaré Abderahman Kriouile, fondateur de la société, selon le site marocain d’informations relatives aux actualités et à l’économie LesEco.ma.

Farasha a aussi développé un drone capable de détecter la température du corps des personnes à distance.

Le lancement de la surveillance basée sur les drones au Maroc s’inscrit dans le cadre d’une vaste riposte technologique au Covid-19 sur l’ensemble du continent.

  • En Tunisie, les hôpitaux utilisent des « infirmiers robots » capables de prendre la température des patients, de vérifier la fréquence du pouls et de mesurer les niveaux d’oxygène dans le sang.
  • Au Nigeria, les applis de téléphone portable qui assurent le suivi des contacts utilisent les connexions Bluetooth pour suivre la piste des personnes qui peuvent potentiellement transmettre le Covid-19 et avertir les gens à proximité de leur présence.
  • Au Kenya où l’argent mobile est courant, le président Uhuru Kenyatta a exhorté les habitants à utiliser des transactions sans espèces pour éviter la transmission du Covid-19.

Dans la région du Limpopo d’Afrique du Sud, les autorités de la municipalité de Greater Tzaneen utilisent un drone équipé d’un haut-parleur qui diffuse la voix de Maripe Mangena, maire du district, pour rappeler aux résidents que le confinement est en place et pour interrompre les rencontres.

Le drone équipé d’une caméra peut enregistrer les rencontres et compter le nombre de personnes, ce qui aide les responsables à déterminer si une activité enfreint les règles de distanciation sociale et doit être stoppée.

« Le drone a pu obtenir des informations en temps réel pour décider si les gens observaient le confinement », déclare le gestionnaire municipal Phapelo Matlala à Sowetan Live. « Lorsque nous découvrons que la réglementation n’est pas observée, le drone peut s’y rendre et le conseiller peut dire immédiatement : « Vous n’observez pas les règles ».

Pour en revenir au Maroc, la demande concernant les drones stimule le développement local des appareils aériens sans équipage possédant des capacités d’imagerie technique et de désinfection aérienne.

L’Université Internationale de Rabat a déployé ses propres prototypes dans des projets sur l’ensemble du pays et travaille sur des applications logicielles pour suivre les gens, selon la déclaration faite à l’AFP par Mohsine Bouya, directeur valorisation et transfert de l’université.

Le Dr Bouya a déclaré que le logiciel de suivi nécessitera un changement des lois du pays avant d’être déployé.

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