Sans justification scientifique, la Chine vante les mérites de sa médecine traditionnelle pour traiter le virus
PERSONNEL D’ADF
Les scientifiques avertissent des dangers liés à l’utilisation des remèdes qui n’ont pas fait leurs preuves pour combattre le Covid-19.
Les responsables chinois vantent les vertus de la médecine chinoise traditionnelle (TCM) pour traiter la maladie. The Starde Malaisie cite des « experts de l’industrie » qui déclarent que la TCM s’est révélée avoir des effets positifs pour prévenir et traiter le Covid-19. Selon le reportage de ce journal, Zhang Boli de l’Académie d’ingénierie chinoise a déclaré que la TCM avait « considérablement réduit la proportion des patients souffrant de symptômes légers qui finiraient par développer un cas grave de la maladie ».
Les remèdes sont envoyés dans les pays tels que l’Iran et l’Italie dans le cadre d’une aide internationale. Mais les scientifiques hors de Chine déclarent qu’il n’existe aucune évidence que la TCM a un effet quelconque sur le Covid-19, et qu’il est dangereux de soutenir des thérapeutiques dont la sécurité n’a pas encore été prouvée par des essais cliniques.
Le journal Scientific American déclare que les médicaments chinois traditionnels provoquent souvent des maladies plutôt que des guérisons. « Un ingrédient particulièrement problématique est l’acide aristolochique. Il est fréquemment utilisé dans les remèdes traditionnels et il a été lié aux lésions mortelles des reins et aux cancers des voies urinaires », selon le reportage du magazine.
La TCM utilise aussi des produits animaliers, notamment les écailles de pangolin, les cornes de rhinocéros, les ailerons de requin, les parties du corps des tigres et la bile d’ours. De tels produits nuisent à l’environnement, menacent certaines espèces et peuvent conduire à une augmentation des cas de maladie lorsque les virus sont transmis des animaux aux humains.
« À moins qu’il n’existe des preuves, il est contraire à l’éthique de commercialiser les méthodes TCM qui prétendent avoir des effets », déclare Dan Larhammar, biologiste moléculaire des cellules à l’Université d’Uppsala en Suède, tel que cité par le journal scientifique Nature.
Dans son reportage, Nature révèle que vers la fin avril, un médecin dans un hôpital de la province chinoise d’Hubei a été censuré et rétrogradé après avoir écrit en ligne que les recommandations de la Chine concernant les traitements du Covid-19, et en particulier les remèdes TCM, n’étaient pas basées sur des principes scientifiques.
Les instituts nationaux américains de la santé déclarent que les études chinoises n’utilisent pas de protocoles établis, et avertissent aussi que certains produits TCM peuvent être contaminés par des pesticides, des produits chimiques industriels, des médicaments sur ordonnance ou des herbes ou autres substances mal identifiées.
Il est estimé que le Covid-19 est apparu dans un « marché humide » (marché de poissons et de viandes de plein air) de Wuhan (Chine). De tels marchés peuvent inclure les écailles de pangolin et la bile d’ours, substances utilisées par la TCM. Les critiques déclarent que, en plus d’avoir causé la pandémie en cours, les marchés et les pratiques TCM de la Chine en font un incubateur pour les contagions futures.
La Chine a pris des mesures pour interdire la vente et la consommation des animaux sauvages vivants pour leur nourriture. Mais en même temps, le gouvernement chinois a recommandé d’utiliser le Tan Re Qing, injection contenant de la bile d’ours, pour traiter les cas graves et critiques de Covid-19. Cette recommandation, selon le reportage de National Geographic, indique une approche contradictoire concernant la faune sauvage : d’un côté, la fermeture du commerce d’animaux vivants pour leur nourriture, mais de l’autre, la promotion du commerce des parties d’animaux.
Pour extraire la bile, les ours sont enfermés et immobilisés dans des cages étroites avec des cathéters connectés en permanence à leur foie. De telles pratiques dans les « fermes » à bile d’ours sont acceptées en vertu de la version 2016 de la loi chinoise sur la protection de la faune sauvage, qui légitime l’emploi commercial des animaux sauvages en affirmant explicitement que les animaux peuvent être utilisés pour la TCM.
« La négligence et les maladies sont fréquentes dans ces fermes et les consommateurs risques d’ingérer de la bile provenant d’ours malades, qui pourrait être contaminée », selon un rapport du groupe à but non lucratif Animals Asia.
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