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L’Afrique du Sud utilise une technologie anti-braconnage pour suivre la piste de l’épidémie de virus

PERSONNEL D’ADF

Les responsables sud-africains se sont tournés vers une technologie normalement utilisée pour surveiller le braconnage des rhinocéros, dans le but de freiner la propagation du Covid-19.

Le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle du pays utilise un système appelé Cmore (Command and Control Collaborator, collaborateur de commandement et de contrôle) pour suivre les personnes infectées par le Covid-19, maladie causée par le nouveau coronavirus. L’Afrique du Sud a enregistré près de 32.700 cas positifs de Covid-19 et près de 700 décès.

Le programme, utilisé typiquement pour suivre les braconniers de rhinocéros dans le parc national Kruger, a été adapté pour recueillir les statistiques démographiques et les données de santé des patients qui ont subi des tests de dépistage. Si quelqu’un est infecté, les responsables de la santé publique reçoivent une alerte qui inclut l’adresse de la personne. Ensuite, ces responsables suivent les personnes qui sont entrées récemment en contact avec la personne infectée, selon Scientific American. Le but est d’identifier rapidement les nouvelles épidémies et de les enrayer avant qu’elles ne se propagent.

Le président Cyril Ramaphosa a applaudi le système Cmore lorsqu’il s’est rendu au centre d’information sur le Covid-19 du ministère de la Santé à Pretoria, où on lui a montré comment le gouvernement pouvait accéder aux données et aux tableaux de bord presque en temps réel.

« Je suis très impressionné de voir que, grâce aux installations que nous avons ici, nous pouvons observer l’ensemble du pays et déterminer comment nous pouvons obtenir des données et des informations sur les incidents d’infection par coronavirus dans tout le pays », a déclaré M. Ramaphosa au Times d’Afrique du Sud. « Et ce qui est encore plus important, c’est de pouvoir utiliser la science et la technologie pour descendre au niveau de la province, du district, de la municipalité, du quartier et de la rue pour suivre les personnes positives. »

L’objet du système est de complémenter les efforts des 60.000 professionnels des soins de santé qui font du porte-à-porte pour demander aux gens s’ils ont des symptômes de Covid-19. Les agents de sûreté utilisent une appli mobile pour télécharger les données vers le centre. Les personnes qui présentent des symptômes sont envoyées à un centre de tests de diagnostic. Plus de 72.000 des 7 millions de personnes qui ont été questionnées pendant le dépistage de porte-à-porte ont été référées pour un dépistage supplémentaire.

« L’Afrique du Sud est dans une position unique [car] elle pourrait tirer profit de la technologie, ainsi que de son expérience avec les principes fondamentaux du contrôle des infections : le travail de porte-à-porte, le travail ingrat. Ce sont les fondements », a déclaré Tolullah Oni, épidémiologiste à l’Université de Cambridge, à Scientific American. « L’Afrique du Sud chevauche ces deux réalités. Et si vous pouvez faire en sorte qu’elles fonctionnent ensemble, vous aurez une forte probabilité d’être efficace. »

Les travaux de personnalisation de Cmore pour l’adapter au Covid-19 ont été annoncés peu après la confirmation du premier cas d’infection de Covid-19 en Afrique du Sud.

« Il n’existe pas d’accord général sur la nécessité d’une plateforme de sensibilisation situationnelle centrale qui fournirait une perspective unique de la réalité », a déclaré à l’époque Blade Nzimande, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie.

L’utilisation du système Cmore a commencé juste avant que les responsables relâchent les restrictions de confinement. Selon la nouvelle réglementation, certains élèves sont revenus à l’école, les ventes d’alcool ont été autorisées entre 9h00 et 17h00 du lundi au jeudi, et les rencontres de 50 personnes ou moins ont été autorisées dans les lieux de culte, selon les dimensions de ces lieux. Les ventes de tabac restent interdites.

« La fonctionnalité du système Cmore est conçue pour les besoins d’une vaste gamme d’utilisateurs, qu’ils fassent partie d’une hiérarchie de prise de décision ou qu’ils agissent de façon diversifiée comme premiers intervenants », a déclaré M. Nzimande à defenceWeb.

À mesure que l’économie commence à être débloquée, Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles, exhorte les Sud-Africains à continuer à bien se laver les mains et à conserver une distanciation sociale sécuritaire, ce qui est selon elle très important dans la lutte contre le Covid-19, jusqu’à ce qu’un traitement ou un vaccin soit développé.

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