BBC NEWS À BBC.CO.UK/NEWS
La chanteuse et compositrice malienne Khaira Arby, appelée « diva de Tombouctou », est décédée dans un hôpital de la capitale de Bamako en août 2018. Elle avait 59 ans.
Mme Arby est l’une des premières femmes à s’imposer sur la scène musicale du Mali dans les années soixante-dix, selon le site d’actualités MaliWeb. Son père n’approuve pas son activité de chanteuse et s’assure qu’elle se marie à l’âge de 16 ans. Elle a des enfants et, plus tard, elle divorce en déclarant qu’elle quitte son mari parce qu’elle veut poursuivre une carrière de chanteuse.
Née dans la ville de Tombouctou au Nord du pays, elle est reconnue pour chanter en plusieurs langues : l’arabe, le bambara, le français, le peul, le songhaï et le tamasheq. Dans ses chansons, elle évoque des questions sociales telles que la mutilation génitale féminine. Elle offre sa voix pour encourager l’unité et la paix au Mali. Elle fait des tournées internationales mais ses chansons sont réprimées en 2012 dans sa ville natale lorsque les militants islamiques prennent le contrôle du Nord du pays et interdisent de chanter dans certaines zones.
Les Maliens sont ravis lorsque Mme Arby chante au Festival de la renaissance de Tombouctou en 2018.
« Notre religion n’a jamais interdit la musique », déclare la chanteuse au journal français Libération en 2016. « Le Prophète a été accueilli avec des chansons lorsqu’il est arrivé à La Mecque. Nous couper la musique, c’est comme nous empêcher de respirer. Mais on continue à lutter, et ça va aller, inch’Allah. »