AGENCE FRANCE-PRESSE
Chaque année, des milliers de Yorubas se réunissent pour célébrer Osun, la déesse de la fertilité et de l’eau. Le festival organisé par ce groupe ethnique d’Afrique de l’Ouest a lieu dans la forêt sacrée Osun-Osogbo au Sud-Ouest du Nigeria.
Selon l’UNESCO, qui désigna cette zone comme site du patrimoine mondial en 2005, la forêt dense des bosquets et du fleuve « est parsemée de sanctuaires et d’autels, de sculptures et d’œuvres d’art rendant hommage à Osun et à d’autres divinités ».
Les prêtresses préparent des offrandes et des sacrifices à la grande déesse : un mélange capiteux de poulets sacrifiés, de poudre ocre, de chips et de gin. Des foules accompagnent Arugba, la jeune fille vierge dont le visage est couvert par un tissu écarlate brodé de coquilles, vers le fleuve où vit l’esprit de la déesse de l’eau.
La croyance dans les dieux yorubas persiste, hors d’atteinte des influences religieuses extérieures.
« Je suis chrétienne, musulmane et traditionaliste », déclare Ayodele Folasade, employée du musée d’Osogbo. « Je prie Allah cinq fois par jour, je prie le Seigneur Jésus-Christ, mais je vais aussi adorer Osun près du fleuve. »
« Les Yorubas disent que si nos prières ne sont pas exaucées par un dieu, on peut essayer les autres, déclare-t-elle avec un sourire. Les pasteurs et les imams disent que ce n’est pas bon d’avoir beaucoup de dieux, mais presque tout le monde se tourne vers Osun lorsqu’ils ont besoin d’elle. »
Omitola Babaosha, visiteur du festival, déclare qu’il croit dans les dieux traditionnels, mais contrairement aux autres il ne le cache pas.
« Je suis très fier de mon héritage et je me moque de ce que les gens disent de moi », déclare M. Babaosha, qui porte une grande tunique blanche. « Vous pouvez croire en qui que ce soit, vous pouvez avoir une religion quelconque, mais en fin de compte vous avez besoin d’eau pour survivre. »