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LE GHANA LUTTE CONTRE LA RÉSISTANCE CHIMIQUE DES VECTEURS DU PALUDISME AVEC UN NOUVEL AÉROSOL

AGENCE FRANCE-PRESSE

Bismark Owusu couvre les vêtements et les meubles avec des draps avant de mélanger un insecticide pour moustiques avec de l’eau. Il enfile ensuite sa tenue de protection et installe le pulvérisateur sur son dos avant de pulvériser méthodiquement les murs, les fenêtres et les recoins de la pièce.

La visite de M. Owusu dans la commune de Domeabra, au centre du Ghana, représente l’étape la plus récente dans la lutte du pays contre le paludisme.

Il est motivé par le décès de deux de ses amis à cause de cette maladie. « Pourquoi est-ce que je n’aiderais pas si d’autres meurent ? dit-il. Je suis ici aujourd’hui pour participer à l’éradication de ce paludisme mortel. »

Il y avait 216 millions de cas de paludisme dans 91 pays en 2016, et 445.000 décès, selon l’Organisation mondiale de la santé. Environ 90 % de ces cas et de ces décès ont eu lieu en Afrique subsaharienne.

Au Ghana, à la population de 28 millions, on a recensé 4,8 millions de cas et 599 décès en 2017, une forte baisse par rapport aux 2.200 décès constatés en 2011. Le Ghana est le premier pays du continent à introduire l’utilisation à grande échelle d’un nouvel insecticide contre les moustiques.

L’association sans but lucratif AGALMal travaille dans un laboratoire d’une ancienne mine à Obuasi. Le programme a été étendu grâce au soutien de l’initiative sanitaire mondiale Unitaid et du partenariat Global Fund.

Le technologue Paul Osei-Bonsu déclare que la résistance est un problème majeur. Si une population de moustiques est pulvérisée et un seul de ceux-ci survit, la résistance est passée aux nouvelles générations. « Si on a recours au même produit, au fil du temps vous verrez que 90 % de la population ne mourront pas », déclare-t-il.

Le directeur du programme, Samuel Asiedu, explique que le nouveau produit chimique, SumiShield 50WG, est sûr et devrait être plus efficace en rotation avec les autres produits.

En 2006, après deux ans de pulvérisations d’intérieur, l’hôpital d’Obuasi a observé une baisse des cas de paludisme de 75 %. En 2018, le programme a visé les foyers de 1,2 million de personnes. « Nous nous attendons à ce que d’autres produits chimiques soient introduits d’ici à la fin de l’année de façon à ce que nous puissions effectuer la rotation des produits chimiques qui empêchera le développement des résistances », déclare M. Asiedu.

Les préposés à la pulvérisation parlent de cette maladie qui peut conduire à de sérieuses complications et au décès si elle n’est pas traitée sous 24 heures. « Si je vais dans une maison entière et que quelqu’un n’en veut pas, je dois expliquer à cette personne l’importance de la pulvérisation parce que le paludisme est mortel », déclare M. Owusu.

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