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LES STARTUPS DE L’ÉNERGIE SOLAIRE SE MULTIPLIENT EN AFRIQUE DE L’OUEST

REUTERS

Bâtie à côté d’une forêt équatoriale gigantesque, la maison neuve en parpaing de Jean- Noël Kouamé peut être trop éloignée pour le réseau électrique de la Côte d’Ivoire, mais elle est parfaitement située pour l’énergie solaire.

Encouragés par leur succès en Afrique de l’Est, les startups d’énergie solaire hors réseau se multiplient en Afrique de l’Ouest en offrant des kits prépayés. Ils se font concurrence pour gagner les dizaines de millions de consommateurs qui n’ont pas d’accès fiable au réseau électrique.

Le défi principal affronté par les entreprises plus petites est maintenant de déterminer comment recueillir suffisamment de fonds pour fournir les kits solaires coûteux en échange des petites sommes versées initialement par les consommateurs.

À Abidjan, M. Kouamé ne sait pas quand le réseau national atteindra la périphérie de l’expansion urbaine, si jamais il le fait. Mais grâce à son nouveau kit de panneaux solaires, son éclairage d’intérieur, son ventilateur électrique et sa télévision fonctionnent. Toutefois, c’est l’ampoule suspendue à l’extérieur de sa porte d’entrée qu’il apprécie le plus.

« Pendant la nuit, nous avions peur d’aller dehors », déclare ce chauffeur de taxi de 31 ans. « L’éclairage, c’est la sécurité. »

Quelques 1,2 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à un réseau électrique, selon l’Agence internationale de l’énergie. À eux seuls, l’éclairage et la charge des téléphones leur coûtent 27 milliards de dollars par an, et certaines estimations calculent leurs coûts annuels totaux d’énergie à plus de 60 milliards de dollars.

Bien que les gouvernements dans une grande partie du monde en voie de développement améliorent l’accès aux réseaux nationaux, l’Afrique est en retard avec moins de 40 % des ménages connectés.

Mais ce qui a été pendant longtemps dénoncé comme un obstacle majeur au développement de l’Afrique est considéré comme une opportunité par les entrepreneurs tels que Nir Marom, co-fondateur de Lumos Global, la startup hollandaise qui a fabriqué et vendu le kit de M. Kouamé.

« J’ai lu un article sur des gens qui payaient 50 centimes par jour pour du kérosène et des bougies, et cela n’avait tout simplement aucun sens, déclare M. Marom. Je me suis dit que je pouvais leur donner quatre kilowatts-heures pour le prix du kérosène. Et avec ça tout a commencé. »

Les kits de Lumos Global, qui coûtent environ 600 dollars, incluent un panneau solaire connecté à une pile qui alimente des prises de courant, un adaptateur de téléphone portable et des ampoules à DEL.

M. Kouamé, qui a payé 30.000 francs CFA (57 dollars) initialement pour son kit, le loue maintenant en location-achat. Un compteur numérique sur le bloc-piles jaune lui indique quand il doit faire un paiement à son compte avec son téléphone portable.

S’il ne paie pas, le kit, qui abrite aussi un système mondial de positionnement, s’arrête. Mais dans cinq ans, il en sera pleinement propriétaire et l’alimentation solaire sera gratuite pour lui.

« Cinq ans, ce n’est rien », déclare-t-il, en évaluant déjà l’option d’un autre système pour alimenter un gros congélateur qui reste actuellement vide et débranché dans un coin de son salon. « Ainsi ma femme pourra gagner un peu d’argent. »

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