AGENCE FRANCE-PRESSE
Le chanteur le plus connu du Sénégal, et peut-être de toute l’Afrique, Youssou N’Dour, a mis sa renommée au service de l’éradication du paludisme dans son pays.
Depuis les années 70, M. N’Dour se produit sur place et en tournée avec un répertoire varié inspiré par un mélange de musique sénégalaise et de soul, de hip-hop et de jazz. Il est également connu pour sa contribution depuis bien des années à la cause de la lutte contre le paludisme. Cette maladie reste bien trop présente au Sénégal avec 500.000 cas enregistrés en 2015, dont 4.400 décès.
Le paludisme a fait plus de 400.000 victimes dans le monde en 2016 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La grande majorité d’entre elles étaient des enfants vivant en Afrique subsaharienne. Les enfants sont plus sensibles à cette maladie.
Une initiative de 32 millions de dollars vise à éliminer finalement le paludisme dans ce pays d’Afrique occidentale. Les autorités sanitaires vont distribuer plus de 2,5 millions de moustiquaires traitées à l’insecticide, 1,6 million de tests de diagnostic rapide et 70.000 doses de médicaments antipaludéens.
Le Sénégal se trouve actuellement au premier stade de la lutte contre le paludisme, celui que l’OMS désigne par phase de « contrôle ». Le pays compte atteindre le prochain stade, celui de la pré-élimination, d’ici à 2020.
« Tout d’abord, il s’agit d’un problème de santé publique grave, explique M. N’Dour. Mais nous observons également son incidence économique et les faiblesses que nous présentons au niveau du développement en Afrique à cause du paludisme. »
Le projet est soutenu par le gouvernement sénégalais ainsi que par le Fonds Lives and Livelihoods (Pour la vie et la subsistance) qui cible les projets de santé dans les nations à majorité musulmane et qui est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates et plusieurs états du Golfe de Guinée.
M. N’Dour évoque avec colère les vies d’enfants perdues inutilement au fil des ans à cause de cette maladie. Il est convaincu que les Sénégalais ont souvent minimisé l’incidence du paludisme sur la mortalité. « Ici, beaucoup de gens déclarent : “Oh, c’est juste un peu de grippe” alors qu’en réalité ils souffrent du paludisme, explique M. N’Dour. Lorsque les enfants ne vont pas à l’école, il n’y a pas de travail, vous ne pouvez pas travailler. Alors la menace de la pauvreté est toujours présente dans les esprits. »
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