PERSONNEL d’ADF
La Réserve naturelle de Balule est une zone protégée dans la province de Limpopo, en Afrique du Sud, et fait partie de l’extension du Parc national Kruger. La réserve est protégée par un groupe d’anges gardiens comme nul autre : les Black Mambas.
Les Mambas, dont le nom est inspiré par le serpent vénéneux à l’agilité redoutable, parcourent la réserve à la recherche de braconniers. L’équipe entièrement féminine a été fondée en 2013 et comprend 36 membres. Le groupe, officiellement nommé unité anti-braconnage des Black Mambas, agit comme observateur de l’environnement. Les membres patrouillent la totalité des 400 kilomètres carrés de la réserve.
Les Mambas ne sont pas armées. Elles se déplacent à pied pour les patrouilles et les observations, effectuent des contrôles routiers aux barrages, et collectent des renseignements auprès des communautés. Elles dispensent également des formations sur la protection de l’environnement.
Lorsqu’elles sont sur le terrain, elles recherchent des traces, des pièges, des clôtures endommagées et d’autres signes de présence non souhaitable au sein de la réserve. À la fin 2016, les Mambas avaient identifié et détruit 12 camps de braconniers et réduit le piégeage et l’empoisonnement des animaux de 76 pour cent selon un rapport de la société de médias électroniques Refinery29.
Leur objectif principal est de trouver les braconniers de rhinocéros et de viande de brousse. Les braconniers utilisent des pièges et des poisons qui tuent les antilopes, les chiens sauvages et les guépards. Les syndicats de braconniers traquent souvent les lions et les girafes. Les Mambas sont également à la recherche de « cuisines » où on abat les animaux pour la viande de brousse.
« Lorsqu’une cible est identifiée, elles font appel à une unité armée et elles installent un poste d’observation en appui », explique Craig Spencer, conservateur en chef de Balule, à Refinery29. « La capacité des femmes à percevoir des différences subtiles est souvent meilleure que celle des hommes. »
Les Mambas utilisent des transmetteurs VHF et GPS pour suivre la trace des rhinocéros et en dresser une cartographie avant la relève, de façon à ce que toutes les unités anti-braconnage soient déployées sur les points sensibles.
Ce n’est pas un travail reluisant. Les Mambas travaillent trois semaines à la fois, pendant lesquelles elles vivent dans des campements avec peu de commodités. À la fin des trois semaines, elles ont dix jours de repos avant de repartir. Beaucoup d’entre elles sont le principal soutien financier de la famille.
Tous les membres des Black Mambas viennent de communautés locales pauvres. Elles suivent six semaines de cours avant de compléter leur formation sur le terrain.
Un des problèmes majeurs pour les Mambas est la pauvreté. Les arrestations au sein de la réserve font ressortir que les braconniers ne sont pas forcément des étrangers, mais bien souvent des villageois sud-africains démunis.
« En réalité, le problème est la perception qui a vu le jour au sein des communautés hors du parc », explique M. Spencer au Guardian. « Ils voient un agent en uniforme et ils se disent que c’est le shérif de Nottingham, et que les braconniers sont des Robins des Bois. »
« Nous ne pourrons pas chasser le problème par une police renforcée, dit-il. On ne gagnera jamais cette guerre à force de coups de feu. »
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