JUSTUS WANZALA/INTER PRESS SERVICE
Face à une dégradation croissante qui engloutit de larges surfaces dans les zones arides et semi-arides, le Kenya s’efforce d’arrêter l’invasion du désert et de planter des arbres adaptés au climat.
Le Kenya a lancé un programme en septembre 2016, ciblant 5,1 millions d’hectares de terre dégradée et déforestée, pour les restaurer d’ici à 2030, déclare Charles Sunkuli, secrétaire du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles. Il ajoute que le Kenya va augmenter sa couverture forestière de 7 pour cent à un maximum de 10 pour cent.
« Nous avons introduit un fonds d’égalisation pour aider les communautés des terres sèches et dégradées à subsister et participer aux initiatives de restauration » déclare M. Sunkuli. Le Kenya localisera le projet surtout dans les zones arides et semi-arides, qui constituent jusqu’à 80 pour cent du territoire du pays.
M. Sunkuli déclare que le Kenya met en œuvre un programme pour promouvoir les espèces d’arbre résistantes à la sécheresse, telles que Melia volkensii, afin d’accroître la couverture forestière. Selon les autorités, l’accroissement de la population et la conversion des forêts en fermes ont conduit à une utilisation insoutenable de la terre, et contribué à la dégradation et la désertification.
À Tiva dans le Comté Kitui, à l’Est du Kenya, l’Institut de recherche forestière du Kenya a établi un centre de recherche pour cultiver des espèces d’arbre adaptées aux zones arides et semi-arides. Un projet de culture d’arbres qui a été lancé en 2012 donne aux agriculteurs des semences génétiquement améliorées de deux espèces, le mukau et l’acacia.
Le bois du mukau rapporte 100 shillings kényans (1 dollar américain) le pied (30 cm). Environ 400 arbres peuvent être cultivés sur un hectare. Lorsqu’ils arrivent à maturité, ils peuvent rapporter 200.000 à 250.000 dollars.
Les deux variétés d’arbre ont été surexploitées. Le mukau a une valeur équivalente à l’acajou et il est préféré par les fabricants de meubles ; l’acacia est estimé pour le charbon. Le but consiste à développer des arbres à croissance rapide qui peuvent être récoltés au bout de 15 à 20 ans. Environ 3.000 mukaus et 1.000 acacias ont été plantés sur 100 hectares au site de recherche de Tiva. Environ 2.500 kilos de semences ont été recueillis.
Les chercheurs explorent aussi le développement des variétés des deux espèces qui pourraient conserver leurs feuilles pendant une longue période, afin de servir de fourrage au bétail tel que les chèvres.