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UN EXERCICE NAVAL PREND UN TOUR PLUS RÉEL LORS DU DÉTOURNEMENT D’UN PÉTROLIER

THE ASSOCIATED PRESS

Ce qui était censé être des manœuvres navales d’entraînement au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest s’est transformé en une mission de sauvetage lorsque des pirates ont détourné un pétrolier.

Le 20 février 2016, des navires des marines du Ghana, du Nigeria, du Togo et des États-Unis ont poursuivi le pétrolier détourné dans les eaux territoriales de cinq pays avant que les forces navales nigérianes ne l’abordent. Un des pirates a été tué au cours d’un échange de coups de feu.

La capitaine de vaisseau Heidi Agle, commandant les opérations de la Marine américaine pour l’Europe et l’Afrique, dirigeait un exercice de lutte contre la piraterie avec les autorités maritimes du Ghana, lorsque l’attaque des pirates a donné un tour plus réel à l’exercice. La première alerte est arrivée de l’ambassade de France, qui a relayé à l’USNS Spearhead des informations transmises par des responsables ghanéens et des diplomates américains faisant état de la présence possible d’un navire-pirate au large d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Les pirates se sont alors emparés du MT Maximus, un navire battant pavillon de Dubaï et transportant 4.700 tonnes de fioul, le 11 février. Le Spearhead a repéré le Maximus, l’a formellement identifié puis a suivi ses mouvements pendant deux jours durant sa traversée des eaux territoriales ghanéennes. Heidi Agle a ensuite confié les opérations à la marine ghanéenne, laquelle a continué de suivre le navire jusqu’à ce qu’il entre dans les eaux territoriales du Togo, dont la marine nationale a alors pris l’opération en main.

Alors que les pirates filaient à toute allure dans le golfe de Guinée en direction de l’Archipel de São Tomé et Príncipe, les responsables de cette petite nation insulaire ont appelé le gouvernement nigérian à l’aide. Le pétrolier avait parcouru près de 1.280 kilomètres lorsque les Nigérians ont donné l’assaut.

Dirk Steffen, expert de la société de conseil Risk Intelligence basée au Danemark, a indiqué que cette opération était « le premier succès de la lutte contre la piraterie de cette échelle dans la région ».

Le sauvetage a été dirigé par le vice-amiral nigérian Henry Babalola, qui a déclaré qu’il avait été rendu possible grâce à un accord maritime permettant au Nigeria de patrouiller dans les eaux territoriales de São Tomé et Príncipe.

« Lorsque nous les avons mis en demeure [les pirates], ils ont déclaré qu’ils étaient dans les eaux internationales » et que les lois maritimes étaient de leur côté. Toutefois, l’accord a permis aux Nigérians de donner l’assaut au navire après huit heures de tentatives de négociations.

« La coopération internationale est le nouveau maître mot pour la sécurité maritime », a observé Hanry Babalola. « Nous ne pouvons pas agir tous seuls ».

Six pirates ont été capturés et 18 membres d’équipage ont été libérés. Plusieurs pirates se sont échappés, retenant en otage deux membres d’équipage, a indiqué Dirk Steffen.

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