Des touristes sont juchés au bord d’un volcan au moment où un nuage de fumée se dégage en tourbillonnant du redoutable cratère de lave en fusion, dans la République démocratique du Congo (RDC) déchirée par la guerre. La roche en fusion jaillit dans l’air au moment où l’un des plus grands lacs de lave, et l’un des volcans les plus actifs du monde, offre son spectacle envoûtant.
L’est de la RDC est plongé depuis des dizaines d’années dans des batailles entre les groupes en rébellion, mais de telles vues contribuent à ramener les touristes vers le parc national des Virunga, ouvert à nouveau au public en 2014 au fur et à mesure que la violence a reculé.
Le mont Nyiragongo, qui culmine à 3.470 mètres, fait partie d’une chaîne de volcans située dans l’une des régions volcaniques les plus actives du monde. Les collines entourant les 7.800 kilomètres carrés du parc abritent un quart des gorilles de montagne du monde entier, une espèce gravement menacée. Le tourisme — nécessaire au maintien du fonctionnement de ce site de l’héritage mondial de l’UNESCO et à la protection de sa faune — s’est effondré en 2012.
Les milices armées demeurent actives, et Emmanuel de Mérode, le gardien-chef du parc national des Virunga, a lui-même été blessé par des hommes armés en 2014. Cependant, les guides bien entraînés et armés affirment que le parc est à présent sûr, et les visiteurs reviennent.
Les revenus du tourisme profitent aux 4 millions d’habitants vivant dans le parc et aux environs, et à « la paix et la prospérité » d’une manière générale, observe Emmanuel de Mérode. Il offre aux populations une alternative à l’abattage des forêts pour produire du charbon de bois, ainsi qu’une motivation pour protéger le parc.
En 2011, plus de 3.000 visiteurs se sont rendus aux Virunga, mais la violence a provoqué la fermeture du parc l’année suivante. Il a entièrement rouvert fin 2014. Le nombre des touristes a rebondi, avec près de 3.000 visiteurs à la date d’août 2015. Le documentaire Virunga, nommé aux Oscars en 2014, a montré les efforts engagés pour protéger le plus ancien parc national de l’Afrique contre la guerre, les braconniers et les compagnies pétrolières, et a également incité les touristes à revenir.