Des athlètes kényans de haut niveau, notamment les anciens détenteurs de records mondiaux du marathon Wilson Kipsang et Tegla Loroupe, ont organisé une
« Marche pour la paix » de 22 jours contre la violence ethnique.
Le vol de bétail et les règlements de compte entre les communautés rivales sont monnaie courante dans les régions reculées et défavorisées du nord du Kenya, une zone où les armes automatiques sont légion. La marche de 836 kilomètres a été organisée par l’ancien champion du marathon aux Jeux du Commonwealth, John Kelai, qui a marché en souvenir de trois de ses oncles qui ont été tués lors de razzias de bétail lorsqu’il était adolescent. La marche a commencé en juillet 2015.
Le Kenya a une frontière commune avec l’Éthiopie au nord du pays, et les éleveurs de bétail armés font des incursions de chaque côté de la frontière poreuse. La marche a commencé au nord du Kenya dans la ville de Lodwar, dans la région volatile de Turkana, et s’est dirigée vers le sud, avançant de 40 kilomètres chaque jour à travers la vallée du Rift jusqu’au lac Bogoria.
Les athlètes ont porté une torche de style olympique transmise de marcheur à marcheur à mesure qu’ils avançaient vers le sud à travers quelques-unes des régions les plus volatiles du Kenya.
Les athlètes, qui encourageaient les gens à se joindre à leur marche, espéraient lever plus de 250.000 dollars pour financer un programme de consolidation de la paix, désigné Aegis Trust, qui s’efforce de rebâtir des communautés déchirées par le conflit, notamment au Rwanda après le génocide de 1994.
Aegis Trust a aidé à organiser la marche, déclarant que le programme « mobiliserait au moins 10.000 jeunes gens risquant d’être entraînés dans la violence ethnique, sauvant ainsi des vies ».
En mai 2015, 75 personnes ont été tuées suite à des vols de bétail et à des règlements de comptes en seulement quatre jours. En 2014, au moins 310 personnes ont été tuées, et plus de 220.000 habitants ont fui leurs foyers suite à des conflits intercommunaux attribués à des rivalités portant sur les ressources foncières et hydriques, le vol de bétail et des luttes fondées sur des enjeux de représentation politique.