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Jaki Kweka fait partie de ce groupe rare des chocolatiers gourmets fabriquant du chocolat fin en Tanzanie à base d’ingrédients locaux.
D’autres entreprises africaines, telles que Golden Tree au Ghana, utilisent le cacao local, mais importent le lait en poudre et le sucre. Les sociétés multinationales telles que Nestlé fabriquent du chocolat en grandes quantités en Afrique du Sud pour les consommateurs de tout le continent, mais elles s’approvisionnent en ingrédients importés du monde entier.
Toutefois, peu d’entreprises s’alignent sur l’idéal de Jaki Kweka. Elle utilise des fèves de cacao et du sucre produits localement en Tanzanie pour fabriquer un chocolat biologique 100 pour cent africain. Pour l’emballage de ses barres, elle utilise des feuilles de maïs recyclées pour une touche d’authenticité supplémentaire.
Chocolate Mamas fondée par Jaki Kweka est l’une des rares entreprises de l’Afrique de l’Est à avoir trouvé un créneau dans le monde du chocolat et s’efforçant d’inverser une tendance qui a abouti à la domination étrangère du marché du chocolat, en plein essor en Afrique. L’Afrique produit plus de 70 pour cent du cacao mondial, mais l’industrie du chocolat, au chiffre d’affaires de 110 milliards de dollars, est dominée par les sociétés occidentales.
Les deux plus importants producteurs de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont dépourvus des industries laitière et sucrière qui leur permettraient de concurrencer les gros fabricants. Le cacao est négocié à l’échelle mondiale, de sorte que les producteurs africains de fèves n’ont pas d’avantage concurrentiel lorsqu’il s’agit de fabriquer du chocolat.
Les barres de chocolat noir ou de chocolat au lait de Chocolate Mamas sont vendues à des prix élevés dans les magasins haut de gamme et hôtels de luxe de Dar es Salaam et Zanzibar. Elles ont une clientèle très fidèle parmi les Tanzaniens, expatriés et touristes aisés.
L’entreprise a été lancée en 2012. Jaki Kweka a commencé à utiliser le cacao produit par de petits exploitants dans le sud-ouest de la Tanzanie, après avoir observé ce que coûtait le chocolat pâtissier importé d’Europe. Il a fallu neuf mois de tâtonnements pour perfectionner les recettes.
« Nous avons découvert beaucoup de choses, notamment que la chaleur et l’humidité ne font pas bon ménage avec la fabrication du chocolat », explique Jaki Kweka, avocate devenue chef pâtissière.