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L’ÉTHIOPIE ET LE KENYA INCINÈRENT DES TONNES D’IVOIRE D’IVOIRE

L’Éthiopie a fait brûler 6 tonnes d’ivoire d’éléphant saisies, soit le stock entier du pays, promettant une politique de tolérance zéro à l’égard des braconniers et trafiquants.

L’incinération du stock, qui comprenait d’énormes défenses, des sculptures, colliers et bracelets finement ciselés, a eu lieu en mars 2015, deux semaines après que le Kenya voisin a pris des mesures similaires visant à démontrer son engagement renouvelé à protéger la population des éléphants d’Afrique, emblématique, mais menacée d’extinction.

« Le message que nous envoyons est que nous n’avons aucune tolérance pour le braconnage et le trafic illégal », affirme Dawud Mume Ali, directeur de l’Autorité éthiopienne de préservation de la vie sauvage.

« Nous essayons de sauver les éléphants de l’extinction. Ce brasier en est la preuve. Il nous faut agir plutôt que parler ».

Les responsables ont indiqué que le stock avait été accumulé sur les 20 dernières années et provenait d’éléphants massacrés en Éthiopie ou de fret saisi à l’aéroport international d’Addis-Abeba. Au marché noir, il représentait une valeur de l’ordre de 12 millions de dollars.

La population des éléphants d’Éthiopie s’est effondrée durant cette période, et selon l’estimation la plus récente, il ne reste plus que 1.800 de ces animaux. Le braconnage est principalement stimulé par la demande des économies asiatiques en plein essor, notamment l’économie chinoise. Une partie de l’ivoire incinéré était constituée de sculptures du Bouddha.

« Depuis les années 1980, la population des éléphants d’Éthiopie a diminué de 90 pour cent », constate Zeleke Tigabe, de l’African Wildlife Foundation. « L’Autorité éthiopienne de préservation de la vie sauvage essaie de réduire au minimum le braconnage, mais il reste beaucoup à faire ».

Ian Craig, de Stop Ivory, explique que le but des cérémonies d’incinération de l’ivoire était de dévaluer publiquement l’ivoire. « De plus en plus de pays africains reconnaissent qu’être assis sur un stock d’ivoire, ce n’est pas être assis sur Fort Knox, observe-t-il. Nous voulons que l’ivoire n’ait plus de valeur. C’est seulement un morceau de cadavre. Ce n’est pas un objet d’art ».

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