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L’ACCORD ENTRE L’ÉGYPTE, L’ÉTHIOPIE ET LE SOUDAN MET UN TERME AU DIFFÉREND À PROPOS DU NIL

Trois dirigeants africains ont signé un accord préliminaire visant à mettre fin à un différend de longue date portant sur le partage des eaux du Nil et la construction du plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique en Éthiopie.

Les dirigeants de l’Égypte, de l’Éthiopie et du Soudan ont signé l’accord à Khartoum, la capitale du Soudan.

L’Égypte s’est opposée à la construction du barrage de la « Grande Renaissance éthiopienne », affirmant qu’il aggraverait ses pénuries d’eau. L’Éthiopie fait valoir que le barrage lui fera bénéficier d’une part plus équitable des eaux du Nil.

En 2013, le Parlement éthiopien a ratifié un traité controversé visant à remplacer les accords de l’ère coloniale qui assuraient à l’Égypte et au Soudan la plus grande partie des eaux du Nil. Le président égyptien alors en exercice, Mohamed Morsi, avait dit qu’il ne permettrait pas que le barrage menace l’approvisionnement en eau de l’Égypte.

Le successeur de Mohamed Morsi, Abdel-Fattah al-Sissi, a signé l’accord avec le premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, et le président soudanais, Omar al-Bachir. Les trois responsables ont accueilli l’accord de « déclaration de principes » par des allocutions au Palais républicain de Khartoum.

D’après Reuters, Hailemariam Desalegn a affirmé vouloir donner l’assurance que le barrage « ne causerait aucun préjudice aux pays situés en aval ».

Abdel-Fattah al-Sissi a déclaré pour sa part que le projet demeurait une source d’inquiétude pour l’Égypte. « C’est parce que le Nil est l’unique source d’eau du pays, en réalité sa source de vie ».

L’Éthiopie veut remplacer un traité de 1929, rédigé par la Grande-Bretagne, qui accordait à l’Égypte un droit de veto sur tout projet concernant le Nil envisagé par les pays situés en amont. L’Éthiopie précise que le barrage, d’une valeur estimée à 4,7 milliards de dollars, fournirait à terme 6.000 mégawatts d’électricité. Apparemment, l’Égypte a été prise par surprise lorsque l’Éthiopie a commencé à détourner le Nil Bleu, un affluent du Nil, en 2013. L’Éthiopie affirme que le fleuve sera légèrement détourné, mais qu’il pourra ensuite suivre son cours naturel. Le Nil Bleu s’écoule vers le nord, rejoint le Nil Blanc au Soudan avant de continuer son cours vers l’Égypte et de se déverser dans la mer Méditerranée.

L’Éthiopie a reçu un ferme soutien de cinq autres pays du bassin du Nil : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda.

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