Point de Vue
Les conflits entre États sont devenus relativement rares. Aujourd’hui, les armées ne sont pas souvent appelées à défendre les frontières nationales contre l’invasion de l’ennemi. Les menaces du 21e siècle, en Afrique et partout dans le monde, émanent principalement de groupes extrémistes, de rebelles, de mouvements séparatistes et d’autres groupes de combattants.
Ces groupes savent qu’ils ne peuvent pas combattre une armée nationale à armes égales. Ils savent aussi que la majorité de la population civile n’est pas de leur côté. Alors, au lieu de mener une guerre classique, ils cherchent à obtenir un avantage asymétrique. Il se produit une guerre asymétrique lorsqu’une force de combat plus faible adopte des tactiques non conventionnelles pour infliger des pertes à une force plus importante et mieux équipée.
L’un des instruments rencontrés le plus souvent dans ce genre de conflits est l’engin explosif improvisé (EEI), qui est largement utilisé en Afrique et y fait d’importants dégâts. En 2014, il y a eu 835 attentats aux EEI sur le continent, faisant 2.559 victimes. Près de la moitié de ces attentats se sont produits en Somalie où les artificiers d’al-Shebab atteignent de nouveaux sommets de barbarie en fabriquant des bombes artisanales et des ceintures explosives pour mutiler et tuer un grand nombre de gens.
Pour vaincre un ennemi non conventionnel, il faut penser de manière non conventionnelle. C’est pourquoi les armées africaines entraînent des unités spéciales et investissent dans de nouveaux équipements pour lutter contre ces nouvelles menaces. En plus des compétences et des technologies nécessaires, il faut aussi être conscient de la situation pour pouvoir anticiper les tactiques susceptibles d’être utilisées par les forces adverses.
L’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique est prêt à apporter son soutien. En 2014, nous avons organisé des cours pour les Forces armées du Burundi et la Force de défense du peuple ougandais sur la lutte contre les EEI. Ces cours comprenaient la formation des soldats à se déplacer dans les environnements urbains, à identifier les caches éventuelles d’EEI et à désamorcer la menace. En janvier 2015, L’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique a fait don, à ces deux pays, de 20 véhicules renforcés contre les mines et les embuscades pour la Mission de l’Union africaine en Somalie.
Il reste encore beaucoup à faire, mais en exploitant les nouvelles technologies et les enseignements tirés des expériences passées, les menaces asymétriques peuvent être vaincues.
—Personnel de l’état-major unifié des Etats-Unis pour l’Afrique
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