[MOBIUS MOTORS]
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En bordure de Nairobi, à deux pas d’un étalage étincelant de Porsches de luxe, un autre showroom propose la réponse de l’Afrique aux routes défoncées du continent.
On l’appelle le Mobius. Il n’y a pas de cadrans tape-à-l’œil, de jantes en alliage, ni de fenêtres électriques. En fait, il n’y a pas de fenêtres du tout, sauf pour le pare-brise. Au lieu de cela, cette voiture-camionnette carrée, avec ses panneaux en aluminium, a été dépouillée du superflu pour en faire un véhicule robuste et bon marché.
« Nous ne cherchons pas à réinventer la roue ; nous essayons seulement de faire quelque chose de plus solide », explique le directeur des ventes, Aman Ghai, dans le showroom, où des ingénieurs sont aussi à l’œuvre.
Mobius Motors aspire à concevoir, construire et vendre un produit en Afrique, continent qui a longtemps fourni les matières premières aux usines dans le monde, mais a eu du mal à créer une base de fabrication sur le continent.
Mobius fait face à des défis prodigieux. Il a dû louvoyer à travers la bureaucratie gouvernementale, ce dont se plaignent continuellement les entreprises. Cinquante voitures sont en cours de construction dans le premier lot, chacune se vendant à 10.500 dollars avant impôt.
Le démarrage du projet sur le sol africain a également eu des avantages, permettant à l’équipe d’ingénierie au Kenya de se concentrer sur les besoins des Africains ruraux. Les sièges arrière de la voiture sont placés le long des côtés et se replient pour créer un espace pour les marchandises, tandis que la suspension robuste est adaptée aux routes accidentées. L’électronique étant réduite à un minimum, cela diminue les risques de pannes.
« Le défi est essentiellement de surmonter cette peur que les Africains ne peuvent pas fabriquer », souligne Ghai, un Kenyan qui a travaillé autrefois pour des concessionnaires étrangers. « Nous avons ici toutes les ressources. Nous avons ici un vivier de talents. Il s’agit uniquement de surmonter la peur ».
L’entreprise pourrait fabriquer deux véhicules par jour à son usine et projette la construction de plusieurs modèles, dont un avec quatre roues motrices. Le modèle Mobius II, conçu au Kenya, aura environ 45 pour cent de contenu local, bien que le moteur et d’autres pièces soient importés, une pratique courante dans l’industrie, en particulier pour les nouveaux entrants.
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