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Le festival de la photographie de Lagos tourne le négatif en positif

AGENCE FRANCE-PRESSE

Depuis son lancement il y a cinq ans, LagosPhoto est devenu l’un des plus grands festivals de photographie d’Afrique. L’événement annuel s’attache à montrer la vie sur le continent à travers les yeux des Africains et non uniquement de photographes venus d’ailleurs.

En 2014, les organisateurs se sont tournés vers l’imagination et la fiction pour encourager les artistes à aller au-delà des réalités de la vie quotidienne et des soucis associés aux premières nécessités. « L’objectif est de donner à l’Afrique, au Nigeria, à Lagos – à la ville et à ses habitants – une voix », a expliqué le fondateur du festival Azu Nwagbogu. « Nous voulons que les gens puissent raconter leur histoire ».

Des photos imprimées sur de larges toiles suspendues à des bambous ornaient les sentiers de Freedom Park, un centre culturel et espace vert dans le centre de Lagos. Des clichés similaires étaient exposés dans des galeries d’art, un hôtel et une boutique de mode, dans la capitale économique du Nigeria.

À l’Eko Hotel, dans le quartier de Victoria Island, Mary Sibande a présenté son œuvre, « Long Live the Dead Queen » (Longue vie à la défunte reine), une série de photos représentant Sophie, une femme noire voluptueuse, portant une majestueuse robe victorienne bleue avec un tablier blanc de domestique, dans une série de situations fantastiques avec des accessoires fabuleux.

Pour l’artiste sud-africaine, issue d’une famille où toutes les femmes ont été employées de maison pendant trois générations, ces photos sont une façon de s’interroger sur le rôle des femmes dans la société africaine.

Il y avait plusieurs photographes nigérians parmi les 40 artistes qui ont exposé en 2014. Ade Adekola a exploré le mythe de la réincarnation dans la culture yoruba du sud-ouest du pays. Jide Odukoya a représenté la vie des Africains super-riches.

Pour Azu Nwagbogu, qui a créé la Fondation des artistes africains, raconter l’histoire de l’Afrique à travers les yeux des Africains est un moteur essentiel du festival qui a débuté en octobre 2010.

Lors de débats et d’ateliers, les jeunes nigérians ont été encouragés à étudier les contributions et à échanger des impressions avec les photographes pour développer un regard plus critique sur leur propre quotidien.

« L’objectif est de continuer à récupérer la culture visuelle, à raconter nos propres histoires et à encourager plus de gens », a souligné M. Nwagbogu. « La photographie est le média le plus puissant parce que tout le monde peut le faire ; tout le monde peut participer ».

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