Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
Pendant des décennies, l’Afrique a accueilli de nombreuses missions internationales de maintien de la paix. Cela n’a pas été facile, mais l’un des avantages est que les pays africains peuvent maintenant se vanter de posséder les soldats de la paix les plus expérimentés et les mieux entraînés du monde. Année après année, ces hommes et ces femmes définissent la norme pour les interventions dans les zones de crise.
En 2013, plus de 70.000 soldats de la paix africains ont servi dans des missions de l’Union africaine et des Nations Unies. Près des trois-quarts des pays africains – 39 – avaient des soldats de la paix déployés quelque part dans le monde. Les opérations de maintien de la paix figurent généralement en première place sur les CV des chefs militaires des pays africains, et il n’est pas rare d’entendre que les états de service d’un officier incluent des missions au Moyen-Orient, en Asie et autre, à des postes de commandement. Cette connaissance et expertise approfondies portent leurs fruits.
Après des années d’efforts soutenus en Somalie, la mission de l’UA, forte de 22.000 hommes, a renversé la situation contre les insurgés d’Al-Shebab et restauré l’ordre dans la capitale Mogadiscio et sur la côte. En République centrafricaine, la mission de soutien sous conduite africaine s’est interposée entre les belligérants pendant des mois pour désamorcer ce que l’ONU avait qualifié de « pré-génocide ». Ces efforts ont donné à l’ONU le temps et l’espace nécessaires pour prendre le contrôle de la mission. En Afrique de l’Ouest, la mission de l’UA aide à endiguer l’épidémie d’Ebola et à traiter les personnes infectées.
En dépit de ce bilan positif, il y a encore matière à amélioration. L’UA souhaite que ses missions soient plus rapides, utilisent davantage les technologies de pointe et dépendent moins de la force. À cet effet, l’UA a identifié un besoin de créer une capacité de réaction rapide pour intervenir dans les conflits avant qu’ils ne dégénèrent en crise. L’UA soutient aussi la médiation et le dialogue, pour résoudre les conflits sans intervention militaire là où c’est possible et met davantage l’accent sur la protection des civils dans les zones de combat. Enfin, l’UA et les pays africains intègrent les technologies de pointe les plus abordables pour protéger les soldats et augmenter leur efficacité sur le champ de bataille.
Ce ne sera pas chose facile, mais dans le maintien de la paix, comme dans la vie, l’expérience est inestimable. Avec le ferme engagement des pays africains, des organisations régionales et de la communauté internationale, l’Afrique continuera d’ouvrir la voie aux innovations dans le maintien de la paix, même si le besoin d’interventions diminue.