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UNE VILLE DU BÉNIN ACCUEILLE LE MUSÉE DE L’ART CONTEMPORAIN

AGENCE FRANCE-PRESSE

Jusqu’à 2013, la seule attraction touristique de la ville béninoise d’Ouidah était un mémorial massif rappelant la sombre histoire de la région en tant que plaque tournante de la traite des esclaves. À présent, la ville accueille quelque chose d’entièrement différent, à savoir le premier musée de l’Afrique subsaharienne consacré à l’art africain contemporain.

Le musée Zinsou, logé dans une villa fleurie de 92 ans, a attiré 13.000 visiteurs depuis son inauguration en novembre 2013. Il s’agit d’une performance impressionnante pour une ville béninoise située à l’écart, dans un pays assez peu visité.

La réputation et la valeur monétaire de l’art africain contemporain se sont régulièrement accrues ces dernières années. Les conservateurs de musées et les collectionneurs d’Amérique du Nord et d’Europe prennent fréquemment l’avion pour se rendre dans des grands centres artistiques, tels que Lagos, au Nigeria, à la recherche de nouveaux talents et de nouvelles œuvres réalisées par des artistes bien établis.

La Fondation Zinsou a ouvert ses portes en 2005 dans un bâtiment de Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Son entrée gratuite permet d’observer des œuvres d’art africaines et étrangères. La fondation a attiré 4 millions de visiteurs en huit ans, dont la plupart étaient des élèves de moins de 15 ans. À mesure qu’elle est devenue mieux établie, la Fondation Zinsou a commencé à acquérir une collection diversifiée d’art africain contemporain, dans le but d’ouvrir un musée permanent.

La villa Ajavon, une vaste demeure de couleur crème bâtie en 1922 par un négociant togolais, a fait venir la fondation à Ouidah, une ville de 60.000 habitants située à 40 kilomètres de Cotonou.

Le mémorial de la traite des esclaves à Ouidah est une imposante arche au sommet de laquelle sont représentées, sur un bas-relief, deux longues rangées d’hommes nus et enchaînés, suggérant que le groupe est conduit vers l’océan Atlantique.

D’après les estimations, des centaines de milliers d’Africains ont été condamnés à l’esclavage à partir de la plage que l’arche surplombe. La fondation explique que la villa Ajavon, dont le style est influencé par l’architecture brésilienne et africaine, défie d’une certaine manière cette partie de l’histoire, car elle a été bâtie par les descendants d’esclaves qui sont retournés sur le continent en provenance de la ville brésilienne de Bahia.

Malgré la nécessité de rénover la villa pour qu’elle puisse accueillir un musée, la priorité était de préserver sa structure originale. La climatisation dans la grande salle principale a, par conséquent, été exclue, afin de ne pas défigurer son aspect extérieur. Ceux qui désirent voir la collection du musée doivent être prêts à transpirer.

L’air circule à travers des couloirs ensoleillés dans lesquels sont exhibées des œuvres d’artistes africains de premier plan.

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