AGENCE FRANCE-PRESSE
Le Rwanda tente de se réinventer en tant que plaque tournante régionale de la haute technologie, en déployant le wifi gratuit dans toute la ville avant de le généraliser à tout le pays.
« Je viens pour utiliser Internet. Parfois je télécharge des vidéos et des livres », explique un coopérant sud-coréen de 31 ans, Lee Il-mo, qui habite à Kigali depuis deux ans. « Avant, j’allais dans des cafés ou des restaurants et je devais consommer une boisson, mais ici l’accès est gratuit », poursuit-il, installé dans la Kigali City Tower, une zone destinée à devenir la nouvelle plaque tournante de la haute technologie et l’une des premières étapes du projet « Smart Kigali ».
En septembre 2013, le gouvernement rwandais a annoncé le déploiement de bornes wifi dans toute la capitale. C’était une première étape vers la généralisation de l’accès wifi à toutes les écoles, aux bâtiments publics, aux marchés, aux gares routières, aux hôtels de la ville et, en définitive, au pays tout entier.
Jean Philibert Nsengimana, le ministre rwandais des Technologies de l’information et des communications, a déclaré que le but du projet était « d’accélérer la croissance du marché d’Internet » et d’attirer plus d’investisseurs. « La connectivité est l’un des atouts majeurs pour les affaires, à cet âge de l’économie numérique », a-t-il affirmé, en soulignant que l’accès gratuit au wifi n’était qu’une étape vers un projet de plus grande envergure, à savoir la quatrième génération ou la 4G.
En juin 2013, le gouvernement rwandais a signé un contrat avec l’entreprise sud-coréenne KT Corp. au sujet de la construction d’un réseau 4G qui couvrirait 95 % du pays. Environ 10 % de la population a pour l’instant accès à la 3G. « L’Internet à large bande, a dit Jean Philibert Nsengimana, doit être considéré comme un bien de première nécessité, tout comme l’eau et l’électricité. »
Le Rwanda est classé comme l’un des pays les moins corrompus d’Afrique. D’après l’indice de la Banque Mondiale mesurant la facilité de faire des affaires en 2013, il se trouve au 52e rang parmi 185 pays. Il s’agit du troisième pays d’Afrique subsaharienne le mieux classé.
Le gouvernement souhaite maintenant porter la croissance à 11,5 % pour chacune des cinq années à venir, faire passer le taux de pauvreté de 45 % sous la barre des 30 pour cent et atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2020.