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L’Algérie a chargé l’armée de lutter contre le trafic de drogue, considéré comme l’une des principales menaces à la sécurité nationale.
« Nous sommes en guerre. C’est une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme, le trafic de drogue », a déclaré en juillet 2013 Daho Ould Kablia, alors ministre de l’Intérieur de l’Algérie, à l’APS, l’agence de presse officielle.
L’Algérie s’inquiète des liens entre l’extrémisme et l’aggravation du trafic de la drogue, en particulier dans la région du Sahel. Mokhtar Belmokhtar, un dirigeant de haut rang d’Al-Qaida qui a revendiqué la responsabilité de l’attaque mortelle perpétrée contre un complexe de gaz naturel algérien en janvier 2013, a dans le passé assuré la sécurité des trafiquants de drogue en Algérie contre de l’argent, d’après une source de l’appareil de sécurité qui s’est confiée à Reuters.
Le fait de confier cette responsabilité à l’armée envoie un signal fort indiquant que l’Algérie prend le problème au sérieux, selon les observateurs. La mission de lutter contre le trafic de drogue relevait auparavant de la Gendarmerie nationale, des douanes et de la police des frontières.
« La contrebande fournit aux groupes armés et à AQMI [Al-Qaida au Maghreb islamique] dans le Sahara les moyens financiers d’acheter des armes et de recruter de nouveaux militants, a expliqué Anis Rahmani, expert de la sécurité et directeur de la publication du journal Ennahar. À l’évidence, la seule force capable de contrecarrer l’activité croissante de contrebande, y compris celle du trafic de drogue, est l’armée algérienne. »
Près de 78 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au cours du premier semestre 2013, contre 71 tonnes durant la même période en 2012, selon l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT).
« Nous considérons que le trafic de drogue est à présent la menace numéro un pour la sécurité de l’Algérie, suivie par le terrorisme », a affirmé à Reuters un haut responsable de la sécurité.