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UN FESTIVAL REND HOMMAGE À L’HÉRITAGE BÉNINOIS DES CONTES

AGENCE FRANCE-PRESSE

Alors que la nuit tombe sur la place Sainte-Cécile et que les lampes à huile projettent une douce lumière jaune, un conteur d’histoires envoûte son auditoire avec le conte d’une méchante petite fille qui avait désobéi à ses parents et avait sifflé la nuit, invoquant ainsi des forces maléfiques.

Des bêtes féroces l’attaquent mais son voisin, un chasseur, intervient courageusement et la sauve de la mort.

La lycéenne Melissa Djimadja fait partie de ceux qui sont fascinés par cette histoire vieille de plusieurs siècles. « On m’avait toujours dit de ne jamais siffler la nuit, mais je n’avais jamais compris pourquoi, a-t-elle déclaré. Maintenant, je sais pourquoi. »

La riche histoire culturelle du Bénin inclut une série de contes populaires, dont beaucoup ont été transmis d’une génération à l’autre par des conteurs itinérants appelés « griots ».

Chaque année, un festival est organisé dans la capitale de Cotonou pour rendre hommage à cette fière tradition. Pendant deux nuits en août 2018, plus de 30 communautés ont présenté l’événement « Nuit des contes » organisé par l’association franco-béninoise Mémoires d’Afrique. C’est une tradition vieille de 20 ans.

Chris-Maël Tonoukouin, enseignant d’école privée à Cotonou, s’est rendu sur cette place pour revivre ses mémoires d’enfance. « Au bon vieux temps, nous étions assis sur le sol autour d’une lampe au kérosène, déclare-t-il. Nous écoutions nos grands-parents raconter ces histoires drôles sur les êtres humains et les animaux. »

La tradition orale se perd, déclare Raoul Atchaka, agent de Mémoires d’Afrique. « Nous devons agir pour que la sagesse africaine ne soit pas oubliée dans les tombes de nos anciens. »

L’objet de ce festival, dont les histoires sont racontées en français et dans une langue locale, le fon, est de faire en sorte que les jeunes les écoutent, « et ensuite, qu’ils les enseignent à leurs enfants », déclare-t-il.

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