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LES BANANES AIDENT L’ANGOLA À RÉDUIRE SA DÉPENDANCE PÉTROLIÈRE

AGENCE FRANCE-PRESSE

Les boîtes de bananes vertes d’un empilement de cageots sont amenées l’une après l’autre dans un conteneur d’expédition réfrigéré à Caxito (Angola).

Les fruits, qui portent la marque « From Angola, with Love » [De l’Angola, avec amour], sont expédiés aux consommateurs à 6.000 kilomètres de distance. Cela s’inscrit dans le cadre des efforts entrepris par Luanda pour diversifier son économie et se libérer de sa dépendance pétrolière

Novagrolider, société privée, produit plusieurs douzaines de tonnes de bananes par semaine, qui sont expédiées au Portugal.

« Nous avons deux catégories : la production nationale et la production à l’exportation », déclare le superviseur Edwin Andres Luis Campos. « La production nationale sera vendue ici dans les supermarchés angolais dans quatre ou cinq jours environ. La production à l’exportation sera expédiée vers l’Europe dans des conteneurs réfrigérés qui arriveront dans 20 à 25 jours. »

La production de Novagrolider a augmenté exponentiellement au cours des dernières années et Grupolider, sa société-mère qui a aussi des intérêts dans les transports et l’immobilier, emploie 3.500 personnes.

Elle cultive des mangues, des ananas, des pastèques et des bananes dans ses quatre exploitations fruitières angolaises.

Après un démarrage prudent, l’ambition du chef d’entreprise João Macedo a grandi rapidement. M. Macedo espère doubler sa production à 170.000 tonnes par an et prendre pied en Afrique du Sud.

À Caxito, le premier responsable agricole de la province partage l’enthousiasme de M. Macedo.

« Nous fournissons des encouragements financiers aux petits agriculteurs pour qu’ils accroissent la superficie des zones qu’ils cultivent, déclare Eliseo Mateos. Jusqu’à présent, ils produisaient principalement pour leur subsistance, mais maintenant nous voulons qu’ils produisent plus pour qu’ils vendent leurs récoltes sur le marché. Les bananes sont notre “carburant vert” : nous avons ici une possibilité de diversifier l’économie. »

 Au cours de la décennie qui a suivi une guerre civile sanglante de 27 ans, l’Angola a enregistré un fort taux de croissance de deux chiffres, alimenté par le pétrole qui est responsable pour 90 % des exportations de l’Angola et 70 % des revenus de l’état.

La baisse des prix du pétrole brut en 2014 a bouleversé le modèle économique du pays en provoquant une contraction. Si le pays augmentait sa production nationale, le besoin de devises étrangères pour acheter les aliments importés baisserait.

« Avec le soutien et l’organisation du gouvernement, le secteur agricole pourrait être la force motrice du développement de ce pays », déclare M. Macedo.

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