MEDIA CLUB SOUTH AFRICA
Alors qu’on dénombrait encore 56.000 couples de manchots africains en Afrique du Sud en 2001, il n’y en avait plus que 19.000 en 2014. Cette baisse radicale a incité BirdLife South Africa à tenter quelque chose d’inédit pour lutter contre l’extinction du manchot.
Sous la direction de Christina Hagen, BirdLife South Africa souhaite établir une nouvelle colonie africaine de manchots qui permettra d’accroître le nombre d’individus de cette espèce.
« Les manchots ont besoin de toute l’aide possible », déclare Mark Anderson, directeur général de BirdLife. « L’établissement de nouvelles colonies sur le continent est une intervention de gestion très importante. »
Il reste deux populations majeures de ces oiseaux : les nombreuses colonies du Cap-Occidental entre le Parc national de la côte ouest et Gansbaai, et les colonies de la baie d’Algoa, au Cap-Oriental. Une distance de 600 kilomètres sépare les deux populations, et cela pose un problème pour les défenseurs de l’espèce.
Mme Hagen explique que les manchots se reproduisent plus facilement sur les îles où il n’existe pas de prédateur terrestre. Étant donné qu’il n’y a pas d’île entre Gansbaai et Port Elizabeth, les colonies restent séparées. C’est pour cela que la nouvelle colonie devra être placée sur le continent.
BirdLife South Africa évaluait toujours des lieux adéquats pour fonder la colonie en août 2016. Le choix de l’emplacement dépend de l’abondance de sardines et d’anchois dans la région : ces poissons sont les deux sources principales de nourriture pour les manchots.
Outre des populations de poissons suffisantes, il existe de nombreux autres facteurs déterminants dans le choix du lieu optimal pour les manchots. Le terrain doit être adapté à la construction des nids, qui se fait en général en creusant dans le guano mou. La zone doit faciliter la protection des oiseaux contre les prédateurs tels que les caracals, les léopards et les mangoustes. En outre, elle ne devrait pas être trop proche des sources de pollution telles que le pétrole.
En 2010, BirdLife International place le manchot africain sur la liste des espèces menacées, ce qui indique que son nombre a diminué de moitié en trois générations de manchots, soit environ 30 ans. On estime que ce déclin est destiné à continuer. La baisse de population est largement liée aux activités humaines. Tout d’abord, le ramassage des œufs et le raclage du guano pour l’utiliser comme engrais sont à l’origine d’énormes pertes ; puis la surpêche dans les années 60 a entraîné des pertes supplémentaires.