AGENCE FRANCE-PRESSE
Une armée humaine dévaste une colonie d’extraterrestres, alors que Simon Spreckley, créateur sud-africain de jeux vidéo, contrôle avec enthousiasme l’action à l’aide de l’écran tactile de son téléphone.
« La pénétration des appareils mobiles est énorme en Afrique. Les gens ont souvent deux ou trois téléphones, ce qui est assez dingue », déclare M. Spreckley, âgé de 40 ans. « C’est donc un grand avantage, et c’est la raison pour laquelle nous essayons de faire ça », déclare-t-il, en faisant la promotion d’Invasion Day, un jeu qui sera probablement lancé sur le magasin d’appli d’Apple et sur la plateforme Google Play en 2019.
Beaucoup d’autres développeurs africains choisissent aussi d’adapter des jeux pour les appareils mobiles au lieu des consoles traditionnelles ou des ordinateurs de bureau.
« Il existe un potentiel énorme en Afrique parce que le continent est principalement mobile », déclare Sidick Bakayoko, 34 ans, fondateur de Paradise Game, groupe de coordination pour les développeurs de Côte d’Ivoire. Il a rejoint les codeurs de jeu, les développeurs et les artistes africains qui se sont réunis avec les dirigeants de Sony et d’autres géants industriels lors de la convention de la Semaine des jeux africains au Cap.
M. Bakayoko déclare que le nombre croissant de produits ludiques africains pour les dispositifs portables reflète l’explosion des services bancaires et des outils financiers sur portable tels que Mpesa au Kenya.
M. Spreckley espère qu’Invasion Day suscitera l’intérêt d’un investisseur majeur, mais de nombreux développeurs africains de jeux mobiles ont eu des difficultés pour monétiser leurs créations. La décision de Google en juin 2018 permettant aux développeurs africains de jeux de gagner de l’argent en vendant leurs créations sur son magasin Google Play pourrait révolutionner le secteur.
« La plupart des gens utilisent Android [de Google] ici », déclare Sithe Ncube, 24 ans, fondateur de l’Ubongo Game Lab en Zambie. « Les gens n’avaient pas de moyen de monétiser leurs jeux mobiles. Cela fait bien quelques temps que les gens développent des applis, mais il n’y avait pas moyen de l’utiliser comme modèle commercial. »