VOICE OF AMERCA
Dans l’Ouest du Kenya, les enfants se déplacent souvent sur de grandes distances pour se rendre à l’école. Maintenant, un programme offrant des vélos aux jeunes filles les aide à rester à l’école plus longtemps et à éviter d’autres problèmes, notamment la grossesse précoce.
Loise Luseno, jeune fille de 16 ans originaire de Kakamega, au Kenya, marchait habituellement pendant 10 kilomètres pour se rendre à l’école. En 2015, elle renonça temporairement à cause de la distance. Les membres de sa famille travaillent comme agriculteurs de subsistance et gagnent environ 30 dollars par mois, ce qui est loin d’être suffisant pour couvrir les dépenses alimentaires, de scolarité et de transport.
Vers le milieu de 2016, Loise retourna à l’école, cette fois sur une bicyclette. Son nouveau mode de transport a été fourni par World Bicycle Relief, groupe basé aux USA.
Christina Kwauk, experte de l’éducation des jeunes filles à la Brookings Institution, organisme de recherche basé à Washington, D.C., déclare que dans beaucoup de pays les jeunes filles font face à une longue série d’obstacles qui les empêchent d’aller à l’école. Parfois, la question concerne le fait qu’une société a des idées bien ancrées sur ce que les jeunes filles « peuvent faire et ne devraient pas faire alors qu’elles deviennent de jeunes femmes », en questionnant notamment si elles devraient recevoir une éducation quelconque.
Mme Kwauk déclare qu’une autre raison pour laquelle les jeunes filles pourraient ne pas participer à l’école concerne les obligations familiales. Les parents pourraient croire que, s’ils perdent l’aide des enfants à la maison, leurs revenus seront réduits. Par exemple, une famille pauvre d’agriculteurs cultive moins de denrées sans l’aide des enfants. Il y a aussi des obstacles financiers directs, déclare Mme Kwauk, par exemple les frais de scolarité, les livres et les repas. Dans les endroits où les familles estiment les garçons plus que les filles et les parents n’ont pas beaucoup d’argent, seuls les garçons sont envoyés à l’école.
Même avec le succès du programme de bicyclettes, il existe toujours des problèmes. Ainea Ambulwa, qui enseigne à l’école secondaire Bukhaywa à Kakamega, fait partie d’un comité chargé de la supervision des bicyclettes à l’école. Il s’assure que les cyclistes gardent leur vélo en bon état.
M. Ambulwa déclare que la lutte contre la pauvreté reste une question difficile. Certaines familles placent des choses lourdes sur les bicyclettes, ce qui les détériore, déclare-t-il. Puisque la famille n’a pas d’argent pour réparer la bicyclette, la jeune fille ne peut plus se rendre à l’école.
En 2015, deux groupes ont ouvert une usine de production de bicyclettes à Kisumu, au Kenya. Le prix d’une bicyclette est environ 180 dollars. C’est cher dans les zones rurales du Kenya, mais avec l’aide des donateurs le programme a livré environ 7.000 bicyclettes dans l’ensemble du pays. La plupart des personnes qui reçoivent un vélo sont des jeunes filles.