AGENCE FRANCE-PRESSE
La première plateforme locale pour les téléchargements légaux de musique a été lancée au Sénégal avec pour mission de promouvoir les artistes africains, les payer correctement et lutter contre le piratage sur Internet.
Des musiciens de renommée internationale tels que Youssou N’Dour et Baba Maal font partie des près de 200 artistes qui ont signé des accords avec MusikBi, tout comme des rappeurs plus jeunes, des artistes de jazz et des chanteurs chrétiens et musulmans.
La plateforme tire son nom du mot musique en wolof, la langue majoritairement parlée au Sénégal, a précisé le promoteur du projet Moustapha Diop lors du lancement à Dakar, en février 2016.
Les titres coûtent entre 300 et 500 francs CFA d’Afrique de l’Ouest (entre 50 et 85 cents) et, dans les régions peu bancarisées, les utilisateurs peuvent les télécharger en utilisant le crédit d’un téléphone mobile.
Selon un communiqué publié par la société de Moustapha Diop, Solide : « C’est la première plateforme de ce type qui permette des téléchargements de musique par SMS ou par PayPal ».
Solide a noté que de nombreux artistes africains « ne peuvent pas vivre confortablement du produit de leur travail », ajoutant que la plateforme « leur offrait une chance de se promouvoir et de leur permettre de vivre de leur art ».
Le piratage et l’évolution des habitudes de consommation ont vu baisser les ventes de disques sur tout le continent. Les téléchargements illégaux incitent les consommateurs africains à chercher de la musique en ligne alors que la législation sur les droits d’auteur est peu appliquée.
Une source au sein du groupe Solide a déclaré à l’AFP qu’après que les opérateurs mobiles ont pris leur part, les artistes conservent 60 pour cent de ce qu’ils touchent du service tandis que MusikBi garde les 40 pour cent restants.
MusikBi ne propose pas de service de streaming, parce que la vitesse de l’Internet local ne permet pas l’utilisation de ce format, en particulier dans un marché dominé par la téléphonie mobile.