Alors que l’Afrique connaît une croissance économique sans précédent, les pays côtiers espèrent récolter les fruits de ce que l’on appelle l’« économie bleue ». Les pays du golfe de Guinée tirent profit d’une intensification du trafic portuaire, du tourisme et du forage en mer. Plusieurs ports du golfe sont en train de réaliser des projets d’expansion pour accueillir de plus gros navires venant du monde entier.
Mais cette croissance n’est pas garantie. Elle doit être protégée des menaces qui tentent de la faire dévier de sa course. Le golfe est aujourd’hui en tête des régions où sévit la piraterie, avec une attaque par semaine en 2014, selon les chiffres du Bureau maritime international. Les vols de pétrole drainent les richesses de la région et coûtent au Nigeria seul six millions de dollars par jour.
Face à ces menaces, les armées ouest-africaines sont prêtes à riposter. Le Nigeria fait partie des pays qui investissent lourdement dans sa marine. Début 2015, le Nigeria a commandé quatre navires de guerre et projette d’en ajouter deux autres avant la fin de l’année. De même, le Ghana a lancé un système de surveillance électronique qui permet d’améliorer la vigilance dans le domaine maritime et est le siège du Centre d’échange d’informations sur le commerce maritime, un système de signalement bénévole qui localise le trafic des navires dans le golfe.
Au niveau de la coopération régionale, les efforts commencent à prendre forme. En 2013, plus de 20 pays ont signé le Code de conduite de Yaoundé. Cet accord historique fournit le cadre nécessaire pour l’échange d’informations, des patrouilles conjointes et la mise à jour des lois maritimes dans toute la région du golfe. Des exercices navals conjoints renforcent cette coopération en aidant à surmonter les différences de stratégie, de communication et de formation inhérentes à toutes les coalitions multinationales.
Les menaces sont réelles, mais la capacité de les contrecarrer l’est tout autant. Que ce soit sur terre ou sur mer, nous sommes tous conscients du fait que le partage de la prospérité commence par le partage de la sécurité.