VOIX DE L’AMERIQUE
Pour la première fois depuis des dizaines d’années, les jeunes basketteurs de la capitale somalienne, Mogadiscio, organisent des tournois en nocturne grâce à une amélioration de la sécurité.
Pendant des années, les chefs de guerre et les groupes terroristes ont privé les jeunes somaliens de la possibilité de pratiquer des sports. Au stade Wiish de Mogadiscio, les supporters enthousiastes ont rempli le terrain de basket-ball de la capitale en avril 2015 pour assister à une manifestation sportive nocturne — la première depuis 20 ans.
Avant que les supporters pénètrent dans l’enceinte, des gardes les fouillent tous afin de veiller à sécuriser la rencontre pour les spectateurs, les basketteurs et les officiels.
La plupart de ces jeunes Somaliens, nés après l’effondrement du gouvernement il y a plus de vingt ans, n’avaient jamais assisté à une manifestation sportive en nocturne. C’est quelque chose qui, d’après la fédération somalienne de basket-ball, est en train de changer à présent après des avancées des forces somaliennes et de l’Union africaine contre les extrémistes d’al-Shebab.
« Le pays est confronté à de nombreux défis, mais la sécurité s’améliore par rapport aux années précédentes », indique Hawa Sheikh Ahmed, de l’Association somalienne de basket-ball. « Les choses sont en train de changer, et c’est pourquoi nous avons organisé les événements se déroulant en nocturne ».
Abdinassir Nur Gedi est un photojournaliste qui pratique également le basket-ball pour une équipe locale de Mogadiscio. Il affirme que les sports sont la meilleure manière d’unifier les gens, et que l’organisation de rencontres en nocturne permettra à davantage de personnes d’y assister après leur travail.
« Je suis très heureux que nous jouions le soir, ajoute-t-il. Cela favorise et encourage la sécurité. Les jeunes gens, dont je fais partie, viennent ici chaque soir pour regarder les équipes rivaliser, au lieu de perdre du temps à d’autres choses qui ne sont pas dignes d’intérêt. Lorsque je viens ici pour assister aux rencontres, je me sens détendu et heureux de ne pas avoir perdu mon temps à d’autres choses ».
Le basket-ball est le sport le plus populaire parmi les étudiants et les lycéens de la capitale. Bien que chacun des 16 districts de Mogadiscio dispose d’un terrain de basket-ball, la plupart sont en état de délabrement.
Mustaf Abdiaziz Mohamed, officiel de la Fédération somalienne de basket-ball, a indiqué que le groupe s’efforce de changer cette situation, et que les rencontres en nocturne susciteront davantage de soutien et permettront aux jeunes somaliens d’être plus compétitifs dans le cadre des tournois internationaux.
« C’est historique pour nous parce que cela fait 25 ans que nous n’avions pas assisté à des rencontres jouées en nocturne, rappelle-t-il. Il y a vingt-cinq ans, on jouait au basket-ball le soir tout comme cela se fait dans d’autres régions du monde. Nos joueurs n’auront donc pas de difficulté à jouer en nocturne lorsqu’ils partiront à l’étranger pour y disputer des tournois ».