PERSONNEL D’ADF
Après avoir assumé un rôle global de leadership dans la lutte contre le Covid-19, les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC africains) ont été rehaussés au niveau d’agence de santé indépendante du continent par l’Union africaine (UA).
La décision a été annoncée lors d’une assemblée de l’UA en février. Les CDC africains fonctionnaient précédemment comme division technique de l’UA. Ils seront désormais financés par l’UA en tant qu’organisation indépendante.
Le Dr John Nkengasong, directeur des CDC africains, a déclaré à l’assemblée : « Jusqu’à présent, les CDC africains étaient une institution technique spécialisée. Ils seront maintenant élevés au niveau d’une agence de santé publique à part entière pour le continent, agence qui sera plus ou moins autonome. »
L’AIDS Healthcare Foundation (AHF), organisme sans but lucratif basé aux États-Unis, a applaudi la décision de l’UA en déclarant qu’elle donnera aux CDC africains le pouvoir de prendre des décisions importantes pendant les urgences de santé, sans nécessité de « cheminer péniblement à travers des filières bureaucratiques plus lentes ».
Le Dr Penninah Iutung, chef de bureau de l’AHF pour l’Afrique, a déclaré : « La responsabilisation des CDC africains pour qu’ils agissent de leur propre initiative est une étape essentielle pour rendre la région moins dépendante des pays du Nord, pour améliorer la réactivité régionale pendant les épidémies comme le Covid-19 et pour renforcer généralement les systèmes de santé nationaux. »
Avant cette mise à niveau, le Dr Nkengasong devait écrire des mémos et les faire examiner par une hiérarchie, ce qui provoquait des retards dans la réponse aux épidémies par les centres. Maintenant, le directeur des CDC peut déployer plus rapidement le personnel pour répondre aux épidémies.
Les CDC africains continueront à dépendre de la Commission de l’UA, mais sur une base trimestrielle, similairement à la façon dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dépend des Nations unies, selon un reportage de Devex (organisme de presse qui se concentre sur le développement mondial). Il est anticipé que les chefs d’état africains aideront à gouverner les CDC africains.
« Le Dr Tedros [directeur général de l’OMS] ne demande pas la permission du secrétaire général [des Nations unies], M. [António] Guterres, pour faire quoi que ce soit », déclare le Dr Nkengasong dans un rapport sur devex.com.
L’UA recherche aussi des façons de rationaliser les mécanismes de rapport pour que les CDC africains puissent donner des comptes rendus des épidémies de maladie directement aux chefs d’état, en permettant « un accès complet et opportun à tout ce qui se produit sur le continent pour qu’ils puissent fournir des orientations stratégiques », déclare le Dr Nkengasong dans le rapport de Devex.
Le Dr Joses Kirigia, coordinateur de zone de programme dans la recherche, les publications et les services de bibliothèque pour le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, caractérise la mise à niveau des CDC africains de « nouvelle fantastique ».
Il écrit sur Twitter : « La situation d’autonomie donnera aux CDC africains un certain niveau d’indépendance et d’objectivité pour exécuter leur mandat visant à œuvrer en collaboration avec les systèmes de recherche de santé nationaux et internationaux pour protéger la santé de la population africaine. »
Les CDC africains ont été lancés en janvier 2017 pour créer des plateformes d’avertissement et de réponse précoces afin de faire face à toutes les menaces de santé et les catastrophes naturelles sur le continent.