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L’OMS conduit une investigation sur l’origine du Covid-19

PERSONNEL D’ADF

Alors que les virologues s’empressent de décoder le Covid-19, son origine et le début de sa propagation demeurent mystérieux.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conduit récemment une mission préparatoire de trois semaines en Chine qui a défini les principes d’une investigation par une équipe plus grande d’experts internationaux sur la façon dont le virus qui cause le Covid-19 est passé des animaux aux humains.

« Des études épidémiologiques commenceront à Wuhan pour identifier la source potentielle d’infection des premiers cas positifs », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lors de remarques devant les médias le 3 août. Il n’a pas spécifié quand l’investigation aurait lieu.

L’équipe préparatoire était composée de deux spécialistes de la santé des animaux et d’un épidémiologiste.

« L’équipe a conduit des discussions exhaustives avec ses homologues chinois et a reçu des mises à jour sur les études épidémiologiques, les analyses biologiques et génétiques, et les recherches sur la santé des animaux », y compris des discussions enregistrées sur vidéo avec des virologues de Wuhan, a déclaré aux journalistes Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS.

La Chine a consenti aux pressions de plus de 120 pays membres de l’OMS qui exigeaient une enquête indépendante lors de l’Assemblée mondiale de la santé le 18 mai. Dans ses remarques prononcées ce jour-même, le président chinois Xi Jinping a insisté sur le fait que la Chine avait agi avec « franchise, transparence et responsabilité » lors de la découverte du virus à Wuhan.

Cela contredit le calendrier publié sur le site Web de l’OMS.

Liu Xiaoming, ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, avait déclaré à la BBC que les autorités chinoises de la santé publique avaient notifié l’OMS le 31 décembre de certains cas de « pneumonie virale ». Mais l’OMS déclare qu’elle avait découvert des rapports de l’épidémie sur l’Internet et avait demandé des explications à la Chine le jour suivant. La Chine avait répondu 2 jours plus tard, le 3 janvier.

Des informations cruciales étaient de nouveau apparues sur l’Internet lorsqu’un labo chinois avait publié le génome le 11 janvier, ce qui avait alors incité les labos du gouvernement chinois à le publier. Ensuite, la Chine reporta d’au moins 2 semaines la fourniture à l’OMS des données sur les patients et les cas positifs, selon des enregistrements des réunions internes de l’OMS obtenus dans le cadre d’une investigation conduite par l’Associated Press (AP).

« Nous agissons avec des informations tout à fait minimales », déclara l’épidémiologiste Maria Van Kerkhove lors d’une réunion interne de l’OMS. « Ce n’est certainement pas suffisant pour que vous puissiez effectuer une bonne planification. »

Les autorités de la santé publique de Wuhan et de Pékin essayèrent de minimiser l’affaire, d’abord en insistant que le virus n’était pas transmis par les humains, et plus tard en affirmant que le risque était faible. Plusieurs semaines après l’apparition des premiers cas positifs, la Chine confirme le 20 janvier que le Covid-19 est contagieux. Dix jours plus tard, l’OMS qui avait toujours des difficultés pour confirmer les informations cliniques de base déclare un état d’urgence mondial.

« Entre le jour où le génome complet a été décodé pour la première fois dans un labo du gouvernement le 2 janvier et le jour où l’OMS déclara un état d’urgence mondial le 30 janvier, l’épidémie s’est propagée par un facteur de 100 à 200, selon les données d’infection rétrospectives fournies par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies », selon le reportage de l’AP.

En date du 19 août, on a enregistré 22.239.071 personnes infectées par le Covid-19 et 783.333 décès, selon l’outil de suivi du Covid-19 de la Johns Hopkins University.

« Il est évident que nous aurions pu sauver plus de vies et éviter un très grand nombre de décès si la Chine et l’OMS avaient agi plus rapidement », déclare à l’AP Ali Mokdad, professeur à l’institut des métriques de santé de l’Université de Washington.

Le refus de la Chine de fournir ses données et ses informations à l’OMS a nuit beaucoup plus à tous les efforts de confinement de l’épidémie, en empêchant les autres pays de reconnaître la propagation du virus et de développer des tests de dépistage, des traitements et des vaccins.

Des changements profonds doivent être mis en œuvre pour la réponse aux épidémies mondiales, selon le Dr Ali Khan, anciennement des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter cela », a-t-il déclaré au programme Panorama de BBC One. « Si… certains pays sujets à une épidémie [décident] de ne pas partager ces informations, il faut qu’il y ait des conséquences. »

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